In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 16 août 2014

Une image et des mots. Le 15 août 1944, l'Armée d'Afrique, des algériens, des marocains, des tunisiens, des sénégalais, débarquait en Provence pour participer à la libération de la France.
En 1943 déjà, les goumiers marocains se battaient en Corse pour libérer l'île du nazisme.

Mais entre avril et juin 44, ces mêmes soldats de l'Armée d'Afrique se sont livrés à des viols de masse en Italie, en particulier dans le région de Ciociarie, près de Monte Cassino. Les chiffres établis par le Sénat italien font état pour les victimes de ces "marocchinate" (maroquinades) de plus de 2000 femmes et enfants - de 11 à 86 ans - et de 600 hommes.
Libération en parle ICI


Une citation de Tocqueville (1805-1859): "Quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres."

dimanche 10 août 2014

G. Boldini - La femme en rouge

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Giovanni Boldini (1842-1931), portraitiste de grande renommée surnommé "le peintre de l'élégance".
Figure du génie précoce formé dans l’ombre bienveillante de son père Antonio à Ferrare, il rejette dès son plus jeune âge les carcans académiques. S'il aborde l'univers de la peinture avec la rigueur héritée de la Renaissance italienne,  il se tourne rapidement vers des formes plus libres et expressives. Il part à Florence, où il côtoie les Macchiaioli, ces pionniers italiens du naturalisme, mais très vite il s’en détache et c’est à Paris, au cœur battant de la Belle Époque, qu’il trouve sa véritable patrie artistique. Là, entouré d’intellectuels, de mécènes et de muses, il s’impose comme le peintre mondain par excellence, ami de Degas, admirateur de Corot et de Hals, et rival d’un Sargent ou d’un Whistler.
G.B. - Conversation au café (1877)

Dans le portrait - le genre qui a fait sa renommée et sa fortune -, son style flamboyant se reconnaît au premier coup d’œil ; fait d'élans rapides et de touches nerveuses, il dynamite les poses figées du portrait traditionnel pour exprimer tout le raffinement d'un monde en fête.
Surnommé aussi le « Paganini du pinceau », Boldini devient alors l’interprète le plus brillant de la vie élégante et électrique de la Belle Époque, d'une parenthèse suspendue entre faste et fragilité.
La première des deux oeuvres que j'ai choisies donne à voir une femme qui cherche ses notes sur le clavier d’un piano. Son visage reste à deviner, son geste semble hésitant : elle ne joue pas encore, elle s’y essaie. C’est précisément cette retenue, cette atmosphère d'intimité qui me touche beaucoup.
La seconde est une scène de rue : deux amies, à la terrasse d'un café parisien, partagent un moment de complicité. Que sont-elles en train de commenter ? La mise d'une passante, ou l'allure d'un homme à leur goût ? C'est une scène pleine de charme.

ES1

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dimanche 3 août 2014

Kansuke Yamamoto - Untitled (1955)
 Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe et poète japonais Kansuke Yamamoto (1914-1987), très marqué par le Surréalisme (ce dont ne témoignent pas les deux clichés que j'ai choisis) et qui écrivait dans son journal:
"Artwork comes out of some disobedient spirit against readymade things of society...".
Issu d’un milieu intellectuel ouvert aux courants occidentaux, Yamamoto découvre dès l’adolescence les écrits d’André Breton et les images de Man Ray, qui le marquent durablement.

Kansuke Yamamoto - In Kobe (1953)
Autodidacte passionné, il forge très tôt un langage personnel, entre photographie expérimentale et poésie visuelle, à une époque où le Japon bascule vers l’autoritarisme.
Il a brièvement publié, en 1938 et 1939, la revue Yoru no funsui (The night's fountain) dans laquelle il diffusait ses textes, ses dessins et ses photographies, mais il dut l'abandonner sous la pression des autorités incommodées par son contenu.
JC1

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samedi 2 août 2014

Duane Hanson - Supermarket lady (1969).

Une image et des mots. L'image, c'est celle de la célébrissime sculpture hyperréaliste de Duane Hanson (1925-1996), Supermarket lady (1969).
Pour aller avec, voici quelques lignes des Mémoires d'Hadrien (1958), de Marguerite Yourcenar.

Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l'esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d'imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu'on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu'elles sont asservies, soit qu'on développe chez eux, à l'exclusion des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares.

dimanche 27 juillet 2014

A. d'Agata - Puerto San José, Guatemala (1998)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du français Antoine d'Agata (b.1961), photographe radical de l'extrême et de la décrépitude. Il quitte la France en 1983, et suit à New York l'enseignement de Larry Clark et Nan Goldin.

A. d'Agata - Mala noche
(1998)






Son travail documentaire sur le monde de la drogue et de la prostitution, d'un réalisme cru, marqué par l'errance et la noirceur, est étroitement lié à son propre vécu. Ce n'est pas comment le photographe regarde le monde qui est important ; c'est sa relation intime avec lui.
D'Agata est membre de Magnum Photo depuis 2004 et il vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Antibodies, dont les portraits peuvent faire penser aux physionomies et silhouettes torturées de Bacon.

Ben Enwonwu - Anyanwu (1954) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste nigérian Ben Enwonwu (1917-1994), figure tutélaire d...