In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 19 avril 2014

Hiroko Otake - Metamorphosis
Une image et des mots. Une oeuvre de la japonaise Hiroko Otake (b.1980).

Je me souviens qu'à la découverte, dans Cent ans de solitude, du passage où sont évoqués les vols de papillons qui accompagnent où qu'il aille un des personnages du roman, je m'étais émerveillé que Garcia Marquez ait pu avoir une idée si belle et si poétique.
Depuis je suis allé en Amazonie, et j'ai vu cent fois, à chacune de mes expéditions, des nuées de papillons jaunes sur les berges des fleuves ; ils s'y posent en grappes énormes et tourbillonnent autour de celui qui passe. J'ai alors compris que Garcia Marquez avait dû lui aussi voir ce spectacle des dizaines de fois sur les rives des fleuves colombiens, et qu'il puisait dans son enfance une part de son inspiration.

C'est alors qu'elle remarqua les papillons jaunes qui précédaient chaque apparition de Mauricio Babilonia. Elle avait déjà noté leur présence, surtout à l'atelier de mécanique où elle avait pensé que les attirait l'odeur de peinture. Quelquefois elle les avait sentis voleter au-dessus de sa tête dans la pénombre du cinéma. Mais quand Mauricio Babilonia se mit à la poursuivre comme un spectre qu'elle seule pouvait identifier dans la foule, alors elle comprit que les papillons avaient quelque chose à voir avec lui. Mauricio Babilonia se trouvait toujours parmi le public des récitals, au cinéma, à la grand-messe, et elle n'avait nul besoin de le voir pour découvrir sa présence que lui signalaient les papillons.

dimanche 13 avril 2014

A.A. - Étudiantes de l'Al-azhar College, Jakarta
(1989)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste franco-iranien Attar Abbas (b.1944), qui entre à l'agence Magnum en 1981, après avoir pendant deux ans photographié la révolution iranienne.

Attar Abbas - Mexico (1984)








Depuis, il documente la religion à travers le monde, l'islam,
le christianisme, le judaïsme, mais aussi le bouddhisme et l'animisme, s'interrogeant sur le regain de l'irrationnel à une époque pourtant dominée par la science et la technologie.

dimanche 6 avril 2014

A. Bloemaert - Le joueur de flûte (1621)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur néerlandais Abraham Bloemaert (1564-1651), considéré comme le père de l' École d'Utrecht. où il fut par ailleurs, en 1611, parmi les fondateurs de la Guide de Saint Luc.

A.B. - Les disciples d'Emmaüs (1622)










Après une brève période "caravagesque" - illustrée par ces deux toiles -, un courant majeur de l'École d'Utrecht, ICI, il revient au classicisme, puisant toujours son inspiration dans la mythologie, les scènes pastorales et bibliques.
SB1
ICI

samedi 5 avril 2014

Les enfants d'Izieu
Une image et des mots. Ces enfants juifs, de différentes nationalités, avaient pendant la Seconde Guerre mondiale trouvé refuge dans une grande bâtisse sur la commune d'Izieu, dans l'Ain. 
Il y a aujourd'hui 70 ans jour pour jour, le 6 avril 1944, la Gestapo a raflé les 44 enfants de la colonie pour les envoyer à Drancy puis à Auschwitz où ils ont été assassinés. Le plus jeune avait 4 ans.

Les mots qui suivent sont un poème de Jean-Pierre Siméon (b.1950), extrait de Ici (2009)

À l'impossible on est tenu

Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s'il gèle il fait froid
et que un et un font deux

je sais je sais
qu'une main levée
n'arrête pas le vent
et qu'on ne désarme pas
d'un sourire
l'homme de guerre

mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves

car il faut très jeune
avoir choisi un songe
et s'y tenir
comme à sa fleur tient la tige

contre toute raison
.
GM2

ICI

dimanche 30 mars 2014

S.Weiss - Enfants à la fontaine (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe suisse naturalisée française Sabine Weiss (b.1924), figure majeure de la photographie humaniste aux côtés de Boubat, Doisneau et Ronis. 
Elle achète son premier appareil à l'âge de 11 ans, avec son argent de poche, et apprendra plus tard la technique photographique avec le fils de Frédéric Boissonnas, photographe de studio à Genève.
Sabine Weiss récuse le statut d'artiste ; témoigner plutôt que créer, conserver l'éphémère, rendre compte de la condition humaine dans sa vie quotidienne et ses moments universels : scènes de rues, enfants, croyances, solitudes, baisers. fugacité des émotions...

S. Weiss - Montmartre, Paris (1953)
J'ai toujours été captivée par la sensibilité des gens. Mes photos expriment un certain amour que j'ai pour la vie. Ce qui m'intéresse, c'est l'homme, et de montrer ce qu'il a en lui et le faire apparaître dans une photo très simple.
Lumière, geste, regard, mouvement, silence, repos, rigueur, détente, je voudrais tout incorporer dans cet instant pour que s'exprime avec un minimum de moyens l'essentiel de l'homme.
En 1955, Edward Steichen choisit trois de ses photographies pour sa mythique exposition The Family of Man au MoMA.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...