In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 23 mars 2013

(A/U)
Une image et des mots. Une photo de l'épave du quatre-mâts Peter Iredale, échoué sur la côte de l'Orégon en 1906.
Pour l'accompagner, un extrait de Celui qui trouve un fer à cheval du poète russe Ossip Mandelstam (1892-1938).

Tournés vers la forêt, nous disons :
Voici la forêt des navires et des mâts,
et les pins roses
libres jusqu’à leur faîte de l’épineux fardeau.

À eux de grincer dans la tempête,
pins solitaires,
dans l’air fou de colère, vierge de forêts ;
sous le talon salé du vent, le fil rivé au pont dansant
du navire gardera son aplomb.

Et le navigateur,
dans sa soif effrénée d’espace,
traînant dans de moites fondrières le fragile instrument
du géomètre,
compare à l’attraction de la matrice terrestre
la rugueuse surface des océans.

Et nous,
humant le parfum des larmes résineuses qui suintent
à travers le bordage du navire,
admirant les planches
clouées, ajustées en cloison
– Ce n’est pas le paisible charpentier de Bethléem qui les posa,
mais un autre,
le père des voyages, l’ami du marin –
Nous disons :
Ils furent eux aussi sur la terre
incommode comme un dos d’âne,
leur cime faisant oublier les racines,
ils se dressaient sur la chaîne fameuse,
bruissant sous l’averse d’eau douce,
proposant vainement à la nue d’échanger leur noble fardeau
contre une pincée de sel.

Par où commencer ?
Tout craque et ploie.
L’air frémit de comparaisons,
pas un mot ne vaut mieux que l’autre,
la terre gronde sous la métaphore,
et de légères carrioles
dans l’attelage criard d’envols d’oiseaux tendus sous l’effort
se brisent en éclat.
RF1

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dimanche 17 mars 2013

Koshiro Onchi - Le miroir (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres que j'aime beaucoup du peintre japonais Koshiro Onchi (1891-1955), qu'en revanche je n'ai pas suivi dans l'abstraction.

Koshiro Onchi - La mer (1937)
Considéré comme le père du sosaku hanga, il s'exprime également par la photographie et par la poésie, notamment à travers le magazine Tsukubue qu'il publie à partir de 1913.

FI1
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dimanche 10 mars 2013

D. Lange - Migrant mother (1936)

Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des droits de la femme, deux clichés de la photographe américaine Dorothea Lange (1895-1965), emblématiques du travail qu'elle a réalisé dans le cadre de ses missions au sein de la FSA (Farm Security Administration), déjà évoquée ici en décembre 2011 à propos de Russell Lee.

D.L. - Young migratory mother
(1940)
Elle a alors largement documenté la situation des migrants durant les "bitter years" (les années amères) de la Grande Dépression consécutive au krach boursier de 1929.
La première des deux photographies, le portrait de Florence Owens Thompson avec ses trois enfants, est célébrissime. Au même titre que son cliché d'une soupe populaire, son White Angel breadline de 1933, le regard chargé d'anxiété de cette mère migrante a fait de ce portrait l'un des symboles de la Grande Dépression.

EB1
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dimanche 3 mars 2013

J. Collier - Marian Collier (1883)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre préraphaélite anglais John Collier (1850-1934), un des plus grands portraitistes de sa génération. Dans une première publication en août 2010, j'évoquais justement parmi ses portraits un de ceux que j'aime particulièrement, celui de sa première épouse Marian Huxley ; le voici, accompagné de sa représentation de La Belle au bois dormant.

J.C. - The Sleeping beauty (1921)
It is a melancholy fact that more nonsense can be talked about art than about any other subject, and writers of treatises on painting, from the great Leonardo downwards, have not been slow to avail themselves of this privilege.

JP4 ICI