In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 14 novembre 2010

Rosaire des philosophes
Le vide-grenier du dimanche. Deux illustrations du Rosaire des philosophes, un des ouvrages les plus lus et commentés des alchimistes, dont on date la composition au début du XIVème siècle et qui fut imprimé pour la première fois à Francfort en 1550.
Le texte est structuré sous forme de dialogues et d'enseignements entre maîtres et disciples, lesquels visent à guider l’initié sur la voie du Grand Œuvre, l'accomplissement ultime de l’alchimiste.

Conjonction du roi et de la reine
Mais l’un des aspects les plus marquants du Rosaire des Philosophes réside dans ses illustrations ; ces images allégoriques décrivent les différentes étapes de la transmutation, notamment la mort et la renaissance de la matière (la nigredo et l'albedo), souvent représentées par des scènes de fusion entre le roi et la reine, et qui symbolisent la conjonction des principes opposés (soufre et mercure).
O lune, mon étreinte et mon suave amour te rendent, comme moi, forte et belle à ton tour.
Pour la petite histoire, Carl Gustav Jung a utilisé les gravures de ce traité comme support de réflexion à la psychologie du transfert (cf. Groupe d'études CG Jung).
MR1

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dimanche 7 novembre 2010

Albert Anker - Appliquée (1886)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du Suisse Albert Anker (1831–1910), célébré dans son pays pour ses représentations pleines d’humanité de la vie rurale.
Né à Ins, dans le canton de Berne, Anker se passionne très tôt pour l’art. Après des études de théologie, il décide de se consacrer à la peinture et part se former à l’École des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Charles Gleyre.
Il adopte un style réaliste, influencé par les maîtres flamands et hollandais du XVIIe siècle, mais aussi par l’académisme français. Comme on le voit ici, Anker excelle dans l’art de rendre la simplicité du quotidien : des écoliers studieux, des aînés absorbés par leur ouvrage, des paysans au travail ou des enfants qui jouent.
A.A. - Le charlatan (1879)

Derrière cette apparente évidence, il cherche à transmettre quelque chose d’universel : une attention paisible au réel, un certain respect des choses simples. On pense à Millet ou à Jules Breton, mais dans une version plus apaisée, plus intime peut-être.
« Toute profession est belle quand elle est accomplie avec sincérité et conscience », écrit-il à son père. Le pieux Anker aurait sans doute approuvé Voltaire, qui dans Candide nous rappelle que « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ».

samedi 6 novembre 2010

Alexey Titarenko - Metro Nevski
Une image et des mots. La photo a été prise en 1993 à l'entrée de métro Nevski, à Saint Pétersbourg, par le photographe américain d'origine russe Alexey Titarenko.
Les mots sont de Roberto Juarroz, extraits du recueil Quinzième poésie verticale.

Los nombres que nos pueblan la vida,
nos consuelan tal vez de algo que falta
en el centro sin nombre de todo,
Los nombres que nos pueblan la vida
como pequeños duendes
o mínimos fantasmas
nos guardan sin embargo del mayor accidente :
la caída de la nada en la nada.
¿No será que los nombres
que nos pueblan la vida
señalan, por encima de las cosas que nombran,
el lugar de otro centro ?


***

Les noms qui peuplent notre vie,
nous consolent peut-être de ce qui manque
au centre sans nom de toute chose.
Les noms qui peuplent notre vie
comme de petits démons
ou de minuscules fantômes
nous protègent pourtant du plus grand accident :
la chute du néant dans le néant.
N’est-ce pas que les noms
qui peuplent nos vies
désignent, par-delà les choses qu’ils nomment,
le lieu d’un autre centre ?

FF1
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dimanche 31 octobre 2010


Bibliothèque Holland House (A.U.1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés anonymes qui témoignent d'un événement survenu il y a exactement soixante ans, en octobre 1940, et où il sera question de livres et de décombres.

Après un bombardement, Londres
(A.U.1940)







Sur le premier, c'est la bibliothèque de Holland House
dans le beau quartier londonien de Kensington, après un bombardement le 22 octobre 1940.
Le second cliché montre un jeune garçon en train de lire dans une librairie londonienne détruite par un raid aérien, toujours durant le Blitz de 1940.
Il n'y a pas d'information sur l'identité du jeune lecteur, mais certaines sources affirment que le cliché original indiquait qu'il lisait un ouvrage sur l'histoire de Londres.
Qui a dit que la lecture avait pour vertu paradoxale de nous extraire du monde pour lui trouver un sens ?

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