In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 7 février 2010

A.L. - The Tron Steeple, Glasgow (1927)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'écossais Andrew Law (1873-1967). Une bourse de la Glasgow School of Art, où il recevait l'enseignement de Francis Newbery, lui permit en 1896 de passer six mois à Paris, pour y prendre des cours à l'académie Delécluse, et y suivre l'enseignement de l'américain Robert Henri (lui-même élève de Bouguereau).

A.L. - Waterloo Street, Kilmarnock
Portraitiste réputé, qui travaillait beaucoup sur commande, il s'est aussi attaché à peindre les rues et les environs de Kilmarnock, la petite ville du nord-ouest de l'Écosse où il a grandi et étudié avant de partir à la Glasgow School of Art. Aussi discret que modeste, "one of Scotland's unsung heroes of the art world", Andrew Law n'a pratiquement jamais exposé en dehors de Glasgow. Bien que moins connu que ses contemporains plus modernistes, il représente une forme de continuité conservatrice dans l’histoire du portrait britannique du XXe siècle, témoignant d’un certain goût pour la tradition, le décorum et la représentation sociale.

samedi 6 février 2010

Aitor Lara - Sans titre
Une image et des mots. Le cliché est du photographe philosophe espagnol Aitor Lara (b.1974), et les mots sont extraits de la Biologie de l'amour (1985) du psychiatre Marcel Schwob.

"Une fois passée la phase d'excitation due aux catécholamines du "choc amoureux" (le coup de foudre), le cerveau émotionnel s'installe dans un état que l'on pourrait qualifier d'euphorie-dépendance.
En effet, cette phase correspond pour la personne amoureuse à la présence de l'autre ; à elle seule, elle suffit à donner une joie intérieure, tout à fait différente de l'excitation amoureuse initiale, faite de calme et de sérénité. Mais cette présence, de suffisante, devient peu à peu nécessaire, puis indispensable. L'absence de l'être aimé crée un état d'angoisse que seul son retour apaise. [.....] Il faut se rappeler que le système limbique, avec en son sein le septum, centre de l'orgasme, fonctionne en grande partie avec des morphines endogènes. 
Ces endorphines qui voient leur sécrétion accrue lors de l'état amoureux, grâce à la stimulation du système de plaisir, entraînent la sensation d'euphorie ressentie par la personne qui a trouvé l' "élu de son coeur". Saturant les circuits nerveux du système limbique, elles imprègnent de bonheur toute la vie affective de la personne."
TC1

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dimanche 31 janvier 2010


Al Capp - Lil' Abner
Le vide-grenier du dimanche. En ce jour de clôture du 37ème festival international de la bande dessinée d'Angoulême, une petite évocation nostalgique de deux des auteurs américains qui ont vraiment beaucoup compté pour moi.
D'abord Al Capp (1909-1979), le génial créateur de Lil'Abner.
Lil'Abner est le grand garçon un peu simple d'une famille de hillbillies, les Yokum, et l'objet très innocent de la convoitise de la belle Daisy Mae.

Gilbert Shelton
The Fabulous Freak Brothers





Les trois Freak Brothers en revanche, nés sous la plume du non moins génial Gilbert Shelton (b.1940), sont complètement immoraux. Ces héros de la culture underground ont pour seule préoccupation de se procurer de quoi fumer et d'échapper à la police.

dimanche 24 janvier 2010

Vilhelm Hammershøi - Intérieurs
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'inclassable danois Vilhelm Hammershøi (1864-1916), admiré par Rilke et par Dreyer.
À l'occasion de son séjour à Paris, pour l'exposition universelle de 1889 à laquelle il participe, il découvre les Impressionnistes et l'art contemporain. Mais aucune influence ne transparaît dans son travail, qui reste résolument hors mode.
Hammershøi dos à la couleur. Dans cet article du 21 novembre 1997, Hervé Gauville, critique d'art et journaliste à Libération écrit : "Il y a, dans l'attitude de cet homme austère, une fermeture à ses contemporains qui contribue à l'écarter des débats de son époque." 

Vilhelm Hammershøi - Intérieurs




Hammershøi est donc comme ses personnages, il semble indifférent à ce qui l'entoure.  Eux ne regardent personne, ni nous lorsqu'ils nous font face (portrait d'Ida Ilsted), ni ceux dont ils partagent l'espace (trois jeunes femmes, 1895) ; leur regard est ailleurs.
Des oeuvres de cette superbe série - Intérieurs (1900-1909) -, se dégage une atmosphère étrange, comme une paisible mélancolie. Un personnage féminin vêtu de sombre - immobile le plus souvent, de dos le plus souvent -, et comme perdu dans ses pensées ou occupé à quelque affaire silencieuse. 
Rien d'oppressant pourtant, car la lumière - âme invisible de la peinture, disait Kierkegaard, un autre danois -, est partout dans ces vastes pièces dépouillées ; et peu importe que l'ombre portée au pied des meubles nous désoriente parfois.
EG1
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samedi 23 janvier 2010

A.S. Anker
La petite éplucheuse de pommes de terre
(1886)

Une image et des mots. J'aime beaucoup la peinture d'Albert Samuel Anker, à qui il me faudra consacrer une publication.
Pour accompagner ce tableau, voici quelques lignes du grand Alexandre Vialatte.

Il est contraire à la décence, au sens commun, aux bonnes manières, à la syntaxe, à l'amitié que l'on a de toujours pour la grammaire, à la rapidité du style, à la clarté, au confort vocal et, d'une façon plus générale, à tout ce qui fait le plaisir d'être homme, d'employer le subjonctif à la suite d' "après que".
On ne dit pas "j'ai mangé du steak après que j'eusse mangé les frites", mais "après que j'eus" ; mieux encore : "quand j'eus"; mieux encore : "après avoir mangé les frites"; et mieux encore : "après les frites"; et si l'on veut être parfait, "avec les frites", tout simplement. C'est bien meilleur.
Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne  (1962-1971)

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