In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 21 novembre 2009

Käthe Kollwitz - Les survivants (1923)
Une image et des mots. L'image, c'est ce dessin par Käthe Kollwitz (1867-1945) d'une mère protégeant ses enfants.
E.Hillesum

Plus l’horreur est abyssale, plus les mots semblent dérisoires face à l’ampleur de ce qu’ils tentent d'exprimer, la douleur humaine et la lutte pour la survie en temps de guerre. Il faudrait une profusion infinie de paroles pour espérer en rendre compte, même si aucune ne saurait véritablement l’épuiser. Alors, face à l’indicible, c'est peut-être la sobriété qui s’impose comme la forme d’expression la plus juste.
La phrase d’Etty Hillesum, à la fois simple et bouleversante, ne cherche pas à tout dire, mais à toucher l’essentiel : un élan de compassion, fragile et immense, face à l’irréparable : "on voudrait être un baume versé sur tant de plaies". Il s'agit de la dernière ligne de Une vie bouleversée, le journal d'Etty Hillesum, gazée à Auschwitz le 30 novembre 1943.
Un chapitre lui est consacré dans le livre de Michel Terestchenko, Un si fragile vernis d'humanité.
SO1

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lundi 16 novembre 2009

Arman - Home sweet home (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux créations d'Arman (1928-2005), dont les accumulations prétendent dénoncer à la fois la sacralisation et la surconsommation de l'objet manufacturé dans notre société..

Accumulation 60-64
J’ai toujours eu une certaine réserve vis-à-vis de l’art conceptuel. Il rend l’éternelle question ‘Qu’est-ce que l’art ?’ particulièrement délicate, tout comme l’art contemporain en général.
Si l’on compare, par exemple, la production de Piero Manzoni à celle de ses compatriotes de la Renaissance, on ne peut qu’être frappé par la remarquable élasticité du mot ‘artiste’.
Si l'on répond à cette question en disant que l'art, c'est ce qui rend la vie plus belle que l'art, alors il faut admettre qu'avec l'art conceptuel, cette définition peut parfois être prise au pied de la lettre. Non pas parce qu'il sublime ou magnifie la vie, mais parce que ce qu'il propose est parfois si laid et absurde que, par contraste, même la vie dans ce qu'elle a de plus grotesque pourrait sembler plus belle.
Cela dit, ces deux compositions d’Arman me plaisent assez pour figurer ici. À moins que leur publication ne soit pour moi qu'un prétexte bien commode pour exprimer, mine de rien, ce que je pense de certains courants de la création contemporaine ?

dimanche 8 novembre 2009

Anon. (1961)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés pour cette date anniversaire de la chute du mur de la honte.
Un soldat de la RDA ignore l'ordre de ne laisser passer personne pour aider un enfant à rejoindre les siens.
On ne connait pas l'auteur de cette photo.

Dan Budnik - Un salut par dessus le mur
(1961)

Le second cliché, d'une dame qui passée à l'Ouest fait des signes à sa famille, est de la même année. 
On le doit au photographe américain Dan Budnik (b.1933) qui a par ailleurs largement documenté la lutte des afro-américains contre la ségrégation (le Civil Rights Movement des années 60) et la vie des nations autochtones américaines.
PF1
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samedi 7 novembre 2009

William H. Margetson - Castles of sand (1898)
Une image et des mots. Le tableau est de l'anglais William Henry Margetson (1861-1940);  il me fait irrésistiblement penser, par sa mélancolie et sa même élégance désenchantée, à ce court poème de Guillevic :

Prenait du sable dans ses mains,
ne savait pas
à qui l’offrir.

Oui, cela se passait
au soleil couchant.
Oui, c’était au bord
de l’océan.

Qu’est-ce que ça change ?

Guillevic, Élégies (1979)

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...