In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 7 novembre 2009

William H. Margetson - Castles of sand (1898)
Une image et des mots. Le tableau est de l'anglais William Henry Margetson (1861-1940);  il me fait irrésistiblement penser, par sa mélancolie et sa même élégance désenchantée, à ce court poème de Guillevic :

Prenait du sable dans ses mains,
ne savait pas
à qui l’offrir.

Oui, cela se passait
au soleil couchant.
Oui, c’était au bord
de l’océan.

Qu’est-ce que ça change ?

Guillevic, Élégies (1979)
GP2

ICI

dimanche 1 novembre 2009

B.K. - Controlled Burn & Dodge (1999)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe paysager américain Bob Kolbrener (b.1942), héritier du grand Ansel Adams qui fut son modèle, puis son mentor, et enfin son collègue. Son travail s’inscrit dans la tradition de la photographie de la nature grand format, héritière du « straight photography » : rigueur formelle, précision du tirage argentique, et fidélité à la réalité du terrain.
B.K. - Sierra Wave Cloud (1981)

Kolbrener disait avoir fait sienne l'assertion de Louis Pasteur pour qui la chance ne sourit qu'aux esprits préparés, mais on lui prête aussi cette amusante affirmation "If you buy a camera you're a photographer, if you buy a flute you own a flute", sur laquelle il y a certainement matière à débattre.

dimanche 25 octobre 2009

Brassaï - Colonne Morris (1932)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe hongrois Gyula Halász (1899-1984), l’une des figures les plus marquantes de la photographie du XXᵉ siècle, naturalisé français et plus connu sous le nom de Brassaï.
Connu notamment pour ses images emblématiques de Paris la nuit, il arrive dans la capitale en 1924, et il y apprend le français en lisant Proust.

Brassaï - Paris (1930s)
J'étais à la recherche de la poésie du brouillard qui transforme les choses, de la poésie de la nuit qui transforme la ville, de la poésie du temps qui transforme les êtres.
C'est là, dans le Paris artistique des années 20, qu'il se lie d'amitié avec Prévert, Léon-Paul Fargues, puis l'américain Henry Miller qui arrive de New York au début des années 30 et qui dira de Brassaï qu'il est l'oeil de Paris.
" On se demande parfois si la vie a un sens. Et puis on rencontre des êtres qui lui en donnent un."

dimanche 18 octobre 2009

M.Utrillo - Passage Cottin, Montmartre (1922)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Maurice Utrillo (1883-1955), fils de la belle et sulfureuse Suzanne Valadon, et peintre montmartrois emblématique, représentatif de l'école de Paris. Marqué par une vie chaotique, il trouve dans la peinture un exutoire à ses tourments, notamment l’alcoolisme.
Sa fameuse "période blanche", autour de 1910–1914, donne à voir une ville presque minérale, recouverte d’un blanc de chaux parfois mêlé à du plâtre, une technique qui accentue la sensation d’usure et de silence. Il peint Montmartre comme un quartier à la fois familier et irréel, sans anecdote ni agitation.

M.U - La maison de Mimi Pinson
Montmartre
(1912)

Plus tard, après guerre, sa palette s’enrichit de couleurs et de détails - verts sourds, gris, rouges fanés -, mais sa manière reste sobre et son œuvre conserve cette poésie mélancolique qui lui est propre, comme en témoignent les deux tableaux présentés ici.
Bohème et buveur, il solde ses ardoises avec ses toiles inspirées de la Butte.
"Et alors ! nous dit René Fallet.. Tous les grands peintres, ça picolait. Tous des poivres. Van Gogh, Utrillo… La peinture à l’eau, c’était pas leur fort."
WK1

ICI

samedi 17 octobre 2009

(A/U)
Une image et des mots. L'image, ou comment remettre les idées en place au 19e siècle (j'ignore l'origine et le contexte de cette photo).
Les mots sont un extrait de l'introduction au Guide de l’exposition universelle de 1869, rédigée par Victor Hugo depuis son exil à Guernesey.

"Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre.
Elle sera illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale au reste de l’humanité. Elle aura la gravité douce d’une aînée. [.....] Elle considérera le gaspillage du sang humain comme inutile.
Elle aura la suprême justice de la bonté. Elle sera pudique et indignée devant les barbaries. [.....]
Le continent fraternel, tel est l’avenir. Qu’on en prenne son parti, cet immense bonheur est inévitable
."

RP1 ICI