In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 5 juillet 2009

A.Y - Suma Beach at night

Le vide-grenier du dimanche. Deux gravures sur bois de la période Taishō du japonais Arai Yoshimune (1873-1945), dans le style Shin hanga.
Formé à Tokyo, Arai étudie auprès de Kawabata Gyokushō puis devient professeur à l’École des beaux-arts de Tokyo. Son style était caractérisé par l'utilisation de lignes délicates et de couleurs subtiles, ainsi que par son attention aux détails et à la composition.
A.Y. - Moon and Suma Beach

Le Shin-hanga est une manifestation de l'esprit japonais, écrivait l'historien de l'art Oliver Statler, grand spécialiste de la culture et de l'art japonais.
C'est une poésie qui, parmi tant d'autres choses, exprime la beauté de la nature, le respect du passé, l'amour des plaisirs simples et la joie de vivre.
Haïku, art du jardin (nihon teien), calligraphie (shodō), gravure sur bois... Où, mieux que dans l'art japonais, trouve-t-on une alliance plus juste entre l’épure et la profondeur, le dépouillement et l’intensité ?

FC1

ICI

samedi 4 juillet 2009

(A/U)
Une image et des mots.
Le dernier baiser avant la guerre, pour le soldat Joe Sunseri et son amie Alma Teresi. Cette photo, dont j'ignore l'auteur, a été prise le 11 mars 1941 et fait partie des archives du Los Angeles Herald Examiner.

Les mots sont extraits de Invitation à la philosophie des sciences (1992), de Bruno Jarrosson.

"Supposons deux individus A et B.
A se trouve dans une pièce soumise à un champ de gravitation g.
B se trouve dans une pièce qui subit vers le haut un mouvement uniformément accéléré, avec une accélération g dirigée vers le haut.
B a la sensation d'être attiré vers le sol avec une accélération g et il semble que sa situation soit identique à celle de A.
Einstein pose la question suivante: A et B ont-ils, à supposer qu'ils soient enfermés dans leur pièce, un moyen de distinguer s'ils subissent un champ de gravitation ou une accélération?
Peuvent-ils imaginer une expérience qui permettrait de trancher entre les deux hypothèses?
"
JR1

ICI

dimanche 28 juin 2009

Quentin Metsys - Le prêteur et sa femme (1514)
Le vide grenier du dimanche. Deux oeuvres du primitif flamand Quentin Metsys (1466-1530). Le prêteur et sa femme (1514), exposé au Louvre, où l'artiste met sa virtuosité au service de la morale autant qu'à celui du souci documentaire ; les pièces d'or qui détournent l'épouse de son missel sont à cet égard un élément suffisamment explicite. À moins que son regard ne soit désapprobateur, ce qui revient au même quant aux intentions moralisatrices de l'oeuvre.

Le prêteur et sa femme
(détail)
Un détail m'a toujours intrigué dans ce tableau.
Il fait jour, comme on le voit à la fenêtre qui se situe hors champ, à la droite du prêteur, et dont on peut admirer les petits vitraux dans le miroir posé devant lui (détail ci-contre). Cette fenêtre, près de laquelle l'homme au bonnet rouge s'est installé pour lire, on en voit d'ailleurs aussi le reflet dans la carafe posée sur l'étagère. Bref, il fait jour.
Alors, qu'est-ce que ce carré noir que l'on aperçoit par la porte entre-baillée, derrière les deux personnages qui discutent dans la pièce voisine, et qui ressemble à une fenêtre ouverte sur la nuit ? Une allégorie de plus dans un tableau qui en regorge ?
À moins que cette porte n'ouvre pas sur une arrière-boutique mais sur la rue, où les deux personnages se seraient arrêtés pour discuter ; dans ce cas la fenêtre obscure donnerait sur l'intérieur d'une autre demeure... ? Ma langue au chat...

Q.M. - L'affreuse duchesse
(1513)

Quant à la deuxième de ces oeuvres, si je la mentionne c'est seulement parce que plusieurs hypothèses circulent sur l'identité incertaine de cette dame ; il y a d'autres tableaux de Metsys que je lui préfère de beaucoup...
Si j'ai choisi de la présenter, donc, c'est parce que c'est d'elle que s'est inspiré le grand illustrateur anglais John Tenniel (1820-1914) pour créer son personnage de la duchesse dans Alice au Pays des Merveilles (et non celui de la Reine de Coeur comme l'affirme bizarrement le beau livre de la National Gallery de Londres où est conservé ce tableau).
BD1
ICI

NY4 ICI