In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 7 juin 2009

W. Bouguereau - Le livre d'histoires
(1877)
Le vide-grenier du dimanche. Pour le cuir du recueil, la page repoussée par le pouce invisible, la manche de la chemise, et la lumière dans les cheveux...
Deux oeuvres de William Bouguereau (1825-1905), figure emblématique de l'académisme, d'une peinture nourrie d’un savoir-faire classique hérité de la Renaissance et du Grand Siècle. Adulé en son temps, il fut ensuite relégué au rang d'artiste 'pompier' et moqué par la pensée moderniste, au point de sombrer presque dans l'oubli. Je l'aime beaucoup.

W. Bouguereau - La soif (1886)
Bien sûr on peut ne pas être sensible à l’idéalisation de ses figures, à ce goût pour la perfection un peu trop polie... mais, au-delà de la virtuosité de son pinceau,  comment rester insensible à la tendresse de certaines de ses scènes, à la douceur de sa lumière ? 
Ses tableaux donnent à voir un monde silencieux, ordonné, presque hors du temps, un monde à la frontière entre la grâce et l'irréalité.
Et - s'il y a beaucoup de choses chez Dali que j'apprécie peu - il y en a une pour laquelle je lui suis reconnaissant : avoir contribué, en l’opposant à Picasso qu’il n’aimait pas, à la redécouverte du grand William Bouguereau. Pour voir l'ensemble de son oeuvre, c'est ICI.

samedi 6 juin 2009

Sebastiao Salgado - Amazonas (2009)
Une image et des mots. L'image, c'est une photo de la forêt amazonienne par Salgado, la Sierra Maraui au coeur du territoire Yanomami.
Les mots sont de Fénelon, extraits du Livre VII des Aventures de Télémaque, (1699).

 "Quand on leur parle des peuples qui ont l'art de faire des bâtiments superbes, des meubles d'or et d'argent, des étoffes ornées de broderies et de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l'harmonie charme, ils répondent en ces termes :
"Ces peuples sont bien malheureux d'avoir employé tant de travail et d'industrie à se corrompre eux-mêmes ! Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent : il tente ceux qui en sont privés de vouloir l'acquérir par l'injustice et par la violence. Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu'à rendre les hommes mauvais ?"
DS1

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dimanche 31 mai 2009

A.W.G. - Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur finlandais Axel Waldemar Gallén (1865-1931), plus connu sous le nom de Akseli Gallen-Kallela.
Son œuvre, profondément enracinée dans la culture et le folklore de son pays, a contribué à forger une identité artistique nationale, notamment à travers ses illustrations du Kalevala, l’épopée fondatrice de la Finlande.
Il est né dans le petit port de pêche de Pori, à une époque où la Finlande, alors constituée en grand-duché, fait partie de l'Empire russe. Au lycée d'Helsinki l'enseignement lui est dispensé en suédois ; une langue qui est toujours parlée par la classe possédante et dominante, vestige de l'époque où le pays faisait partie du royaume de Suède. Mais chez lui, à la campagne, Gallén découvre au contact des paysans la langue et les anciens récits finnois.
A. G-K - Nuit de printemps (1915)

C'est encore lycéen, dès 1878,  que très tôt passionné par le dessin il commence à se former à l'Académie des beaux-arts d'Helsinki..
En 1884 il part pour Paris, où il suit les enseignements de l'Académie Julian et de l'Atelier Cormon. Il y peint la bohème des cafés Montmartrois et du Quartier Latin, que fréquente la colonie des artistes nordiques, Strinberg, Munch...
Son passage en France l’initie au naturalisme et à l’impressionnisme, mais il développe rapidement un style personnel où le symbolisme prend une place prépondérante.
Fasciné par les légendes finlandaises et l’identité nordique, il s’éloigne de l’influence occidentale pour puiser dans les traditions et paysages de son pays.

RS1

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dimanche 24 mai 2009

José Alemany - Cigarillos (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe espagnol José Alemany Bori (1895-1951). Originaire de Catalogne et imprégné de l'esprit Noucentiste qui prévalait dans la province à son époque, sa photographie oscille entre pictorialisme et modernité expérimentale : portraits féminins, paysages de dunes, natures mortes, objets isolés, où apparaissent montages, jeux de lumière, solarisations ou photogrammes. Très engagé politiquement, pacifiste et républicain, il quitte l’Espagne pour s’exiler aux États-Unis, où il étudie la psychologie et enseigne la langue et la littérature espagnole à l’université de Syracuse, dans l’État de New York.
J.A. - Ssh... (1939)
Il écrit : "La photographie n'est pas seulement un moyen d'enregistrer ce qui nous entoure, mais aussi d'interpréter notre monde et de révéler quelque chose de nous même dans le processus."
Passionné de littérature, lecteur avide et polyglotte, il fréquente Einstein, Bertrand Russell, Igor Stravinsky...
Contemporain de Doisneau, influencé par Stieglitz et le pictorialisme, ce photographe précoce et disparu trop tôt reste aujourd’hui encore largement méconnu.
BH1

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F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...