In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 20 juillet 2008

A.B. - The Rocky Mountains, Lander's Peak
(1863)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Albert Bierstadt (1830–1902), né en Allemagne et émigré aux États-Unis dans son enfance. Il est l’un des peintres emblématiques de l’école de l'Hudson et du courant plus large de la peinture de paysage américaine du XIXe siècle. Formé à Düsseldorf, en Allemagne, où il assimile la rigueur du dessin académique et l’héritage romantique, il transpose cette esthétique à la grandeur des paysages américains.

A.B. - Storm clouds (c.1880)
Bierstadt se distingue par ses représentations spectaculaires de l’Ouest américain, qu’il découvre au cours d’expéditions menées dans les années 1860. Il y peint en virtuose des scènes grandioses - vallées embrumées, cimes enneigées, lacs aux reflets irréels -, des tableaux qui ne relèvent pas du simple naturalisme mais visent à susciter l’émerveillement, à exalter la beauté et la majesté d’un territoire alors encore largement inexploré par l'Amérique urbaine. On y retrouve une dimension quasi mystique, voire patriotique, qui a contribué à forger une mythologie visuelle du continent. Certains ont critiqué son goût du sublime et ses effets parfois jugés trop emphatiques, mais Albert Bierstadt n’en reste pas moins une figure majeure de la peinture américaine, à la croisée du romantisme européen et de l’imaginaire national. Ses œuvres, souvent de très grand format, témoignent d’un moment où l’art s’empare de la nature pour en faire le miroir d’une vision idéalisée du progrès et de la destinée américaine. "The continual slaughter of native species must be halted before all is lost. The magnificent beauty of the natural world is a manifestation of the mysterious natural laws that will be forever obscured from us."

AG1

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dimanche 13 juillet 2008

Antanas Sutkus - Irena (1959)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Antanas Sutkus (b.1939). figure essentielle de la photographie lituanienne et plus largement d’une forme d’humanisme visuel de l’après-guerre. 
Après avoir étudié au Vilnius Art Institute, il commence à travailler comme photographe indépendant dans les années 1960.
Dès lors, dans l’URSS des années 1960 à 1980, à rebours de l’imagerie officielle, Sutkus va patiemment construire une œuvre discrète consacrée à la vie quotidienne en Lituanie. Son objectif ne visait ni les manifestations, ni les symboles du régime : il préférait les visages d’enfants, les vieux assis sur des bancs, les passants dans la lumière d’été..., autant de scènes simples, mais chargées de gravité et de poésie. I'm not interested in the exotic or the erotic. I'm interested in the humanI do not photograph for the sake of photography, I photograph for the sake of people.

A. Sutkus
Considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands photographes de l'ex Union soviétique, il fut le cofondateur de la Société lituanienne d'art photographique et l'auteur de nombreux livres sur la Lituanie et les pays du bloc de l'Est.
Son travail a été fortement marqué par la photographie humaniste, ce courant majoritairement français né au milieu du 20ème siècle, en partie en réponse aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale mais aussi en lien avec les profondes difficultés économiques de l'immédiat après-guerre. Parmi ses influences, Antanas Sutkus cite Henri-Cartier Bresson, W. Eugene Smith, et Robert Capa, mais aussi des représentants de la peinture et de la poésie lithuaniennes.

TI1
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dimanche 6 juillet 2008

W. G. - Chant des hirondelles (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Wu Guanzhong (1919-2010), né dans la province côtière de Jiangsu. Considéré comme l'un des plus grands peintres chinois contemporains, il a su réconcilier la tradition millénaire de la peinture à l'encre avec les recherches modernes venues d'Occident.
Après des études d'ingénieur, il entre aux Beaux-Arts de Hangzhou, où il suit l'enseignement du grand Lin Fengmian, pionnier du dialogue entre arts chinois et occidentaux. En 1947, il part pour Paris et se forme à l'École nationale supérieure des beaux-arts, où il découvre Braque, Cézanne, Utrillo, Van Gogh.

Wu Guanzhong - Rizières (nd)
Dès lors, Wu Guanzhong passe sa vie à bâtir un pont entre deux mondes : celui de la calligraphie et de la peinture de paysage classique chinoise, et celui de l'abstraction lyrique et du modernisme européen.
Il disait : « La beauté est l’âme de l’art, l’émotion est son sang », et toute son œuvre semble tendre vers cet équilibre fragile, où le trait calligraphique ouvre les paysages familiers à l'abstraction. En montrant que la modernité pouvait s’ancrer dans des racines anciennes sans les renier, Wu Guanzhong a ouvert une voie nouvelle pour l’art chinois du XXᵉ siècle. Revenu en Chine en 1950, il ne cessera jamais de produire, malgré la condamnation de son travail par la Révolution culturelle.

samedi 5 juillet 2008

Tanja Jeremić
Une image et des mots. Les rêves que fait le ciel, disait je crois à peu près Chesterton à propos des nuages...

... et nous voilà lancés dans des rêveries sans fin. Nous les contemplons avec une sorte de vertige, comme si leur flottement avait le pouvoir de nous faire perdre l'équilibre, et leurs formes étranges et capricieuses évoquent des souvenirs enfouis au plus profond de notre être.
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (1913-1927)

L'image est de l'artiste serbe Tanja Jeremić.

IA1 ICI