In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 25 octobre 2015

John Bulmer - série Black country (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photo-journaliste anglais John Bulmer (b. 1938), grand admirateur d'Henri Cartier-Bresson et pionnier dans les années 60 de la photographie couleur, ce qui me donnera probablement l'occasion de lui consacrer un futur billet.

J.B. - Lonely pub, Yorkshire (1964)




C'est aussi à cette époque qu'il documente abondamment les régions minières d'Angleterre et du nord de la France, et c'est ce travail - en noir et blanc -, que j'ai choisi d'illustrer aujourd'hui avec ces deux beaux clichés. Une oeuvre d'art, disait Kant, n'est pas (nécessairement) la représentation d'une chose belle, mais la belle représentation d'une chose.
Pour en savoir plus sur John Bulmer et sur son travail, c'est ICI.

ML6

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dimanche 18 octobre 2015

Alfred Eberling - Tamara Karsavina (1911)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du polonais Alfred Eberling (1872-1951), issu de l'Académie des Beaux-Arts de Saint Petersbourg, peintre de chambre et photographe de rue avant l'heure.

A. E. - Tamara Karsavina
Professeur à la Société Impériale des Beaux-Arts à partir de 1904, il dirige après la révolution de 1917 l'Association des artistes de la Russie révolutionnaire, et réalise les portraits officiels de Lénine puis de Staline.
Mais il a aussi beaucoup peint les étoiles du théâtre et de la danse, comme ici avec ce beau portrait de Tamara Karsavina, formée aux Ballets de Saint Petersbourg avant d'intégrer la compagnie de Diaghilev, et à la beauté de qui le poète Kuzmin dédia quelques vers.

PH2
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samedi 17 octobre 2015

Balthazar Korab - Florence (1966)

Une image et des mots. Une photo de Balthazar Korab, des statues en attente de restauration après l'inondation de Florence en 1966.
Les mots sont de Stefan Zweig, extraits de "Voyages" un recueil publié en 2002 de récits écrits entre 1902 et 1939.

Regarde-les donc bien ces apatrides, toi qui a la chance de savoir où sont ta maison et ton pays, toi qui à ton retour de voyage retrouve ta chambre et ton lit prêts, qui a autour de toi les livres que tu aimes et les ustensiles auxquels tu es habitué. Regarde-les bien, ces déracinés, toi qui a la chance de savoir de quoi tu vis et pour qui, afin de comprendre avec humilité à quel point le hasard t'a favorisé par rapport aux autres. Regarde-les bien, ces hommes entassés à l'arrière du bateau et va vers eux, parle-leur, car cette simple démarche, aller vers eux, est déjà une consolation ; et tandis que tu leur adresses la parole dans leur langue, ils aspirent inconsciemment une bouffée de l'air de leur pays natal et leurs yeux s'éclairent et deviennent éloquents.
Telle est bien en effet notre nature : tout le mal qui a lieu ici-bas, nous en sommes informés. Chaque matin, le journal nous lance en pleine figure son lot de guerres, de meurtres et de crimes, la folie de la politique encombre nos pensées, mais le bien qui se fait sans bruit, la plupart du temps nous n'en savons rien. Or cela serait particulièrement nécessaire dans une époque comme la nôtre, car toute oeuvre morale éveille en nous par son exemple les énergies véritablement précieuses, et chaque homme devient meilleur quand il est capable d'admirer avec sincérité ce qui est bien.

PM3

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dimanche 11 octobre 2015

E Curtis - Sioux indian chiefs on horseback (c.1905)
Le vide-grenier du dimanche. 
"Silence, vois comme la piste est belle", Sioux, anonyme.
Voici encore deux oeuvres du photographe ethnologue américain Edward Sheriff Curtis (1868-1952) déjà présenté ici en février 2011.

E. Curtis - Canyon de Chelly (1904)







Il est l'auteur d'une oeuvre colossale à la valeur inestimable, The North American Indian, qui réunit 40.000 clichés documentant les 80 tribus amérindiennes alors présentes sur le sol américain. À propos de ces peuples qu'il voyait s'évanouir - The vanishing race -, il écrivait ceci : savoir s'intégrer respectueusement à l'univers des forêts ou des plaines, savoir reconnaître l'étincelle du sacré dans chaque parcelle de vie..., voilà l'essentiel de leur philosophie.
CJ2
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dimanche 4 octobre 2015

Howard Terpning
Among the spirits of the long-ago people (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et illustrateur américain Howard Terpning (b.1927).
Après avoir étudié à l'Academy of Fine Arts et à l'American Academy of Arts - deux écoles de Chicago - il débute sa carrière comme apprenti chez l'illustrateur Haddon Sundblom. 

H.T. - Apache fire makers (nd)










Il se met ensuite à son compte pour se consacrer à la réalisation de couvertures de magazines et d'affiches publicitaires ou de cinéma (plus de 80 parmi lesquelles Les canons de Navarone, Docteur Jivago, Laurence d'Arabie...)
Ce n'est qu'en 1974 qu'il décide de ne plus employer son art qu'à illustrer l'histoire, qui lui est chère, de l'Ouest américain et la vie des peuples natifs.
BM1
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samedi 3 octobre 2015

Araña mona (Theraphosa blondi)
Une image et des mots. C'est un corrézien, Pierre-André Latreille, qui au début du 19e, a le premier répertorié sous le nom de mygale de Leblond cette belle araignée amazonienne que l'on appelle aussi mygale Goliath, ou, ici, "araña mona". C'est la plus grosse araignée au monde. Elle vit dans des terriers dont elle sort plutôt la nuit pour chasser, et à certains endroits de la forêt le sol est truffé des trous de ses repaires.
Pour la capturer, les indiens Piaroas grattent la terre à l'entrée de son terrier à l'aide de brindilles. Lorsque l'animal en surgit, pensant que ce mouvement qu'elle perçoit est d'une proie possible - rongeur ou oiseau - il faut agir très vite. De l'index la plaquer fermement au sol en appuyant sur le thorax, de l'autre main vite ramener ses pattes arrières entre les doigts restés libres, plutôt le pouce et le majeur, pour l'empêcher de s'en brosser l'abdomen et de répandre ainsi un nuage de poils très urticants. On peut ensuite ramener les pattes latérales et antérieures entre les deux doigts pour toutes les réunir (en faisant bien attention à ne pas se faire mordre), et l'on peut dès lors tenir sans danger l'araignée par ses huit pattes ramenées au-dessus du corps. Il ne reste plus qu'à l'envelopper dans cette position dans une feuille roulée en forme de bourse que l'on va lier et maintenir fermée par une fine liane.


De retour au campement, les araignées seront embrochées sur une tige de bois pour être grillées au-dessus du feu, une fois l'abdomen arraché car seule la chair blanche du thorax et des pattes, au léger goût de crabe, se consomme.
On procède de la même façon avec les marshmallows qui, à la différence de la mygale, ne vivent pas dans des terriers mais dans des poches en plastique ; par ailleurs, comme ils sont dépourvus de pattes ils ne peuvent pas s'enfuir et leur capture s'en trouve grandement facilitée, ce qui explique que l'on observe plus de cas de surpoids chez les jeunes scouts que chez les enfants amazoniens.

JP4 ICI