In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 29 novembre 2009

Ilkka Lammi - My castle (1999)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre finlandais Ilkka Lammi (1976-2000), formé successivement à la Porin Taidekoulu, à l’Université d’Helsinki puis à l’Académie des beaux-arts d’Helsinki, avec une technique maîtrisée héritée de la tradition académique. Après s'être essayé à la peinture de paysages, il s'est tourné principalement vers la composition de portraits dans un environnement abstrait.

Ilkka Lammi - Pariisitar (2000)
Disparu au très jeune âge de 24 ans, il avait comme principaux modèles un autre finlandais, Akselli Gallen-Kallela (voir mai 2009), peintre et graveur du tournant du XXè siècle, et le suédois Anders Zorn (voir juillet 2008). 
Cette matière imprécise où l'une se blottit, et ce monde voilé sur lequel l'autre se penche, est-ce - comme le disait Magritte - l'apparence visible de la poésie lorsqu'elle est peinte ?
EW1

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dimanche 22 novembre 2009

M. Campeau - Sans titre n° 0154
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe québécois Michel Campeau (b.1948), membre fondateur à Montréal, en 1971, du Groupe d'action photographique (GAP) avec Serge Laurin et Roger Charbonneau.
Ils sont rejoints en 1972 par Claire Beaugrand-Champagne, Pierre Gaudard, et Gabor Szilasi, autour d'un même principe : saisir sur le vif, sans fard ni idéalisation, l'homme et son environnement, nourrir la photographie de la vie quotidienne de gens ordinaires.
M.C. - Sans titre n° 7987

À partir des années 2000, Michel Campeau s’intéresse à la disparition du laboratoire argentique traditionnel et entreprend un vaste projet documentaire et artistique autour de ce monde en voie d’extinction. Il photographie des chambres noires, des agrandisseurs, des outils devenus obsolètes, avec une approche à la fois visuelle et historique.
Ces deux photographies, de la série "Chambres noires", font partie de ce travail.
PT1

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samedi 21 novembre 2009

Käthe Kollwitz - Les survivants (1923)
Une image et des mots. L'image, c'est ce dessin par Käthe Kollwitz (1867-1945) d'une mère protégeant ses enfants.
E.Hillesum

Plus l’horreur est abyssale, plus les mots semblent dérisoires face à l’ampleur de ce qu’ils tentent d'exprimer, la douleur humaine et la lutte pour la survie en temps de guerre. Il faudrait une profusion infinie de paroles pour espérer en rendre compte, même si aucune ne saurait véritablement l’épuiser. Alors, face à l’indicible, c'est peut-être la sobriété qui s’impose comme la forme d’expression la plus juste.
La phrase d’Etty Hillesum, à la fois simple et bouleversante, ne cherche pas à tout dire, mais à toucher l’essentiel : un élan de compassion, fragile et immense, face à l’irréparable : "on voudrait être un baume versé sur tant de plaies". Il s'agit de la dernière ligne de Une vie bouleversée, le journal d'Etty Hillesum, gazée à Auschwitz le 30 novembre 1943.
Un chapitre lui est consacré dans le livre de Michel Terestchenko, Un si fragile vernis d'humanité.
SO1

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dimanche 15 novembre 2009

Arman - Home sweet home (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux créations d'Arman (1928-2005), dont les fameuses accumulations prétendent à la fois dénoncer la sacralisation de l’objet manufacturé et la frénésie de consommation qui l’entoure.

Accumulation 60-64
J’ai toujours eu quelques réserves face à l’art conceptuel - il complique sérieusement l’éternelle question "Qu’est-ce que l’art ?", tout comme l’art contemporain en général, d'ailleurs.
Si l’on compare, par exemple, la production de Piero Manzoni à celle de ses illustres compatriotes de la Renaissance, on ne peut que s'émerveiller de l'extraordinaire élasticité du mot ‘artiste’.
Si l'on répond à cette question en disant que l'art, c'est ce qui rend la vie plus belle que l'art, alors l’art conceptuel pousse peut-être cette idée jusqu’à l’absurde : non pas parce qu'il sublime ou magnifie la vie, mais parce que ce qu'il propose est parfois si laid et absurde que, par contraste, même la vie dans ce qu'elle a de plus grotesque pourrait sembler plus belle.
Cela dit, ces deux compositions d’Arman me plaisent assez pour figurer ici. À moins que je ne bluffe et que leur publication ne soit pour moi qu'un prétexte bien commode pour exprimer, mine de rien, ce que je pense de certains courants de la création contemporaine ?
GC1

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dimanche 8 novembre 2009

Anon. (1961)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés pour cette date anniversaire de la chute du mur de la honte.
Un soldat de la RDA ignore l'ordre de ne laisser passer personne pour aider un enfant à rejoindre les siens. La scène se déroule sans doute en août 1961, peu après le début de la construction du mur de Berlin. Avant que le mur en dur ne soit érigé, les premières barrières étaient simplement faites de barbelés.
Durant ces premiers jours, de nombreux Berlinois tentaient encore de passer d’un côté à l’autre. Des soldats, jeunes et souvent désemparés face à la situation, ont parfois montré des gestes d'humanité comme celui que l'on voit ici. On ne connait pas l'auteur de cette photo ; je la trouve poignante, car elle donne à voir un moment de tension morale et de choix individuel.
D.B. - Un salut par dessus le mur
(1961)

Le second cliché, d'une dame qui passée à l'Ouest fait des signes à sa famille, est de la même année. 
On le doit au photographe américain Dan Budnik (b.1933) qui a par ailleurs largement documenté la lutte des afro-américains contre la ségrégation (le Civil Rights Movement des années 60) et la vie des nations autochtones américaines.
PF1
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samedi 7 novembre 2009

William H. Margetson - Castles of sand (1898)
Une image et des mots. Le tableau est de l'anglais William Henry Margetson (1861-1940);  il me fait irrésistiblement penser, par sa mélancolie et sa même élégance désenchantée, à ce court poème de Guillevic :

Prenait du sable dans ses mains,
ne savait pas
à qui l’offrir.

Oui, cela se passait
au soleil couchant.
Oui, c’était au bord
de l’océan.

Qu’est-ce que ça change ?

Guillevic, Élégies (1979)
GP2

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dimanche 1 novembre 2009

B.K. - Controlled Burn & Dodge (1999)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe paysager américain Bob Kolbrener (b.1942), héritier du grand Ansel Adams qui fut son modèle, puis son mentor, et enfin son collègue. Son travail s’inscrit dans la tradition de la photographie de la nature grand format, héritière du « straight photography » : rigueur formelle, précision du tirage argentique, et fidélité à la réalité du terrain.
B.K. - Sierra Wave Cloud (1981)

Kolbrener disait avoir fait sienne l'assertion de Louis Pasteur pour qui la chance ne sourit qu'aux esprits préparés, mais on lui prête aussi cette amusante affirmation "If you buy a camera you're a photographer, if you buy a flute you own a flute", sur laquelle il y a certainement matière à débattre.

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