In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 28 juillet 2024

Raymond Daussy - Tour Eiffel (1946)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Raymond Daussy (1918-2009), qui s’est principalement fait connaître dans les années 1940, lorsqu’il s’est engagé dans les activités du groupe Surréalisme-révolutionnaire.
Son parcours, bien que peu documenté, reflète les dilemmes profonds qui traversaient alors les peintres et poètes de son époque, avec toutes les tensions d’une pensée écartelée entre espoir et désillusion : la condition ouvrière, la montée du réalisme-socialiste imposé par le stalinisme, l’ombre du national-socialisme et de la guerre, l’idéal révolutionnaire, et l’aspiration surréaliste à une libération totale de l’esprit.

R.D. - Balade à bicyclette
(1950)

Dans ce contexte, la peinture devenait pour de nombreux artistes un champ de contradictions. La figuration semblait porter une charge politique plus immédiate, tandis que l’abstraction, perçue comme plus éthérée, risquait de se détacher des souffrances du peuple.
Le rêve, moteur essentiel du surréalisme, apparaissait alors brouillé. Comment un peintre comme Raymond Daussy, proche du Parti Communiste Français, pouvait-il concilier son rejet du nazisme avec son engagement envers une solidarité prolétarienne internationale ? Comment articuler la poésie du réel qui le fascinait et une vie quotidienne marquée par l’adversité ?
" L'oeuvre authentique constitue une matière inépuisable ou elle n'est pas.
La représentation doit donc comporter une partie d'elle-même que les possibilités de consommation n'atteignent pas. Passé au filtre de la rêverie active, l'événement reste ce qui, indéfiniment, nous rattache au monde et à nous-mêmes." 
Raymond Daussy s'est éteint a plus de 90 ans et presque totalement oublié. Mais au fond, que vaut réellement la renommée quand on sait, comme le disait Jean Rostand, qu'elle va si copieusement à des pitres...?

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samedi 27 juillet 2024

Erinn Springer - série Dormant season
Une image et des mots. Un cliché de la photographe américaine Erinn Springer (b.1993).

Grand cerf, que vois-tu hors de la tour des hommes
Pour jeter si haut la tête dans l'air bleu
Cerf chargé de cordes et de fers
Cerf vaincu cerf lié sur la terre d'antan
Roi cerf humilié que vois-tu au dehors ?

Un long chemin de boue d'un horizon à l'autre
Qui vient raser le pied de la tour où nous sommes.

[....]

Et je resterai cerf solitaire dressé sur un ciel morne
Jusqu'à la fin qu'en vain je brame aux quatre vents.
André-Pierre de Mandiargues, La tour (1961)

dimanche 21 juillet 2024

Philip W. Steer - Jonquil (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Philip Winston Steer (1860-1942), qui occupe une place charnière dans l’histoire de la peinture britannique, notamment comme principal représentant de l’impressionnisme anglais. 
Après des études à Gloucester, puis à Londres et à Paris - où il fréquente l’Académie Julian et l’École des beaux-arts -, il découvre les œuvres de Manet, Monet ou Whistler, qui auront sur lui une influence décisive. Durant les années 1880, il séjourne régulièrement en France et rejoint la colonie artistique d’Étaples, lieu de rencontre cosmopolite où se croisent peintres britanniques, américains et continentaux attirés par la lumière de la côte d’Opale et la vie simple des pêcheurs.

P.W.S. - Beach at Étaples (1887)
Cette expérience joue un rôle important dans sa formation, nourrissant son attention aux effets fugitifs de lumière et aux scènes de plein air. De retour en Angleterre, Steer devient l’un des fondateurs du New English Art Club, structure alternative à la Royal Academy, où il expose des scènes balnéaires et des paysages baignés de lumière, souvent peints dans le Suffolk. S’il s’inspire des impressionnistes français, son style s’imprègne peu à peu d’une certaine retenue toute britannique, influencée par les maîtres anciens comme Gainsborough ou Turner. Peintre du silence et de la nuance, Steer est aussi un professeur respecté à la Slade School of Fine Art, où il marquera plusieurs générations d’artistes.
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dimanche 14 juillet 2024

R.D. - La dernière valse du 14 juillet
(1949)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Doisneau (1912-1994), déjà publié en septembre 2008 et 2010, février et mars 2011. Combien de publications faudrait-il pour rendre justice, ne serait-ce qu'un peu, au talent unique qu'avait Doisneau pour immortaliser, avec tendresse et humour, les rues de Paris, les enfants joueurs, les travailleurs, les amoureux, et la beauté qui échappe aux modes passagères...

R.D. - La dactylo du Vert Galant
(1946)
Robert Doisneau célèbre la simplicité des instants ordinaires, qu'il transforme en tableaux universels de la condition humaine.
Le monde que j'essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister.

René Maltête -  La majorité Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français René Maltête (1930-2000). Né à Lamballe en Bre...