In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 15 janvier 2023

Keith Carter - Nevermore (2015)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Keith Carter (b.1948), dont la photographie explore la beauté insaisissable de l'ordinaire, à la frontière imprécise du réel et du rêve. Le travail de Carter se caractérise par une approche subtilement floue, jouant sur les contrastes et les textures pour accentuer les émotions et rendre ses scènes presque intemporelles, chargées de mystère et de symboles.
K.C. - Horse and wolf (1998)










Natif du Texas, il dit s'être d'abord identifié à Walker Evans (voir juillet 2012), dont les photos reflétaient des paysages et des ambiances proches de son environnement familier.
Il lit et relit Louons maintenant les grands hommes d’Evans et James Agee (publié en français chez Plon en 1972), et se plonge dans la littérature du Sud américain, Harper Lee, Flannery O’Connor, William Faulkner, et Eudora Welty. Cette immersion marque le début d’une fascination durable pour le Sud et sa riche tradition de narration. Parfois décrit comme "un poète de l'ordinaire", Keith Carter scrute nos histoires communes, et nous offre une réflexion sur nos rapports avec le monde et ses mystères.

BS1

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dimanche 8 janvier 2023

David Gentleman
Primrose Hill under snow (1968)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et illustrateur anglais David Gentleman (b.1930). Formé à la St. Alban Arts School et au prestigieux Royal College of Art de Londres par Edward Bawden et John Nash, il commence sa carrière dans l'illustration et la gravure sur bois, mais s'adonnera aussi à l'aquarelle, à la peinture murale (voir à Londres la décoration murale du quai de métro de la Northern Line à la station de Charing Cross), et à l'illustration de livres ou la création philatélique et de logos.

D.G. - Suffolk garden under snow
(2020)
Drawing things makes them seem more real and makes me feel more alive. It also makes me pin down and remember things - landscapes, season, weather, occasions, incidents, people -, that would otherwise have melted from my memory.

FH1
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samedi 7 janvier 2023

Jeune mère Yanomami
Une image et des mots. L'auteur de ce cliché m'est inconnu, les mots sont du psychiatre et psychologue des profondeurs suisse Carl Gustav Jung (1875-1961), pour qui tous les organismes partagent un même "substrat universel" d'où naissent toutes les pensées et toutes les émotions.

À mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé. L'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la nature et a perçu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques. Le tonnerre n'est plus la voix irritée d'un dieu, ni l'éclair son projectile vengeur. La rivière n'abrite plus d'esprits, l'arbre n'est plus le principe de vie d'un homme et les cavernes ne sont plus habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l'homme et l'homme ne s'adresse plus à eux en croyant qu'ils peuvent l'entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l'énergie affective profonde qu'engendraient ses relations symboliques.
C.G. Jung, L'Homme et ses symboles (1961).