In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 23 février 2019

Malcolm T. Liepke
Une image et des mots. La toile est de l'américain Malcolm Liepke (b.1953), déjà présenté en septembre 2012..
Les mots sont extraits de Les habitants, une collection de conversations recueillies par Raymond Depardon et restituées, telles qu'il les a enregistrées, dans un ouvrage paru au Seuil en 2016.

- Je t'ai jamais empêché, non plus, tu m'as jamais demandé...
- Ouais mais bon.. À chaque fois que j'essaie d'y aller, tu me dis non... Tu vois...
- Oui, mais c'est la jalousie ça...
- Tu fais la gueule et tout. Moi, tu me demandes d'aller avec tes copines, voilà, t'y vas et puis c'est tout. Tu vois..
- Oui mais t'es aussi jaloux que moi dans ton sens, donc...
- Ouais, mais...
- C'est ça qu'il faut que tu comprennes. Faut que ce soit réciproque.
- Non mais regarde, genre, quand on sort au café, t'es toujours en train de m'espionner. Tu vois...
- Oui mais c'est la jalousie, c'est...
- Moi je peux faire pareil avec mes potes, quand mes potes ils sont là et que t'es la seule fille, tu vois, je peux être jaloux aussi, tu vois..
- Ouais, je sais, ouais, je me doute. Bref, on va pas...
- Si, ça saoule un peu, tu vois...
- Ouais mais moi j'y peux rien, c'est..... c'est dans ma nature, c'est mon tempérament, je suis comme ça. Tu le sais à force. Ça fait quand même trois ans qu'on est ensemble.
- Ouais, je sais, ouais, mais bon, laisser un peu de distance ça serait bien quand même..
- Quand t'avais encore ton boulot c'était bien parce que ça nous faisait des petites coupures entre nous, on était contents de se retrouver le soir mais bon, on n'a plus la même situation..
- Ouais, je sais, ouais..
- C'est un peu compliqué. Après je t'empêche pas non plus, si tu veux sortir avec tes copains, tu peux sortir, fais-toi plaisir, amuse-toi. Je vais pas non plus tout casser entre nous pour... pour une sortie entre amis.
- J'espère. Bon, faudra faire ça, puis essayer quoi...
- Ouais.
- Ok?
- Ouais
- Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime. Ce soir tu vas à la pêche?
- Ouais.
- Avec qui?
- Avec des potes, deux trois potes et puis on verra bien ce qu'on fait là-bas.
- Ok.
- Je vais rentrer vers trois quatre heures du matin.
- Ok. T'as tout ton matériel, t'as tout ce qui te faut?
- Ouais.
- Tant mieux alors. J'espère que tu vas pêcher du poisson.
- J'espère aussi, ouais.
- J'espère.

TR1
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dimanche 17 février 2019

Jacob Riis - Bandit's Roost (1888)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire, pionnier du photojournalisme d'enquête, américain d'origine danoise Jacob Riis (1849-1914). Il eut avec son travail sur la pauvreté à New York une influence majeure sur l'évolution des mentalités pendant l'ère progressiste de Theodore Roosevelt. Charpentier de formation mais ne trouvant pas de travail il quitte le Danemark à l'âge de 21 ans pour tenter sa chance en Amérique ; il arrive en 1870 à New York où il va difficilement survivre, pendant plusieurs années, en cumulant des emplois précaires - travailleur agricole, ouvrier métallurgiste -, jusqu'à ce qu'il parvienne à se faire engager en 1877 comme apprenti-journaliste au New York Tribune.

J.R. - Homeless children (1890)
The slum is the measure of civilization.
Les missions qui lui sont confiées le confrontent à la misère des bidonvilles et des taudis newyorkais. C'est une vie qu'il a connue lui-même, la détresse et les difficultés auxquelles les immigrants quotidiennement font face pour survivre, et qu'il va documenter d'abord avec sa plume puis avec la photographie. Il organise des rassemblements, souvent dans des églises, pour porter témoignage de ce qu'il voit, et c'est à l'occasion d'une de ces manifestations qu'il rencontre celui qui publiera en 1890 le résultat de son travail documentaire sous le titre de How the other half lives. Theodore Roosevelt, qui n'est pas encore président mais déjà très influent, le découvre et admire son travail qui dès lors aura une influence déterminante sur les mouvements de réforme sociale à New York.
AK1

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dimanche 10 février 2019

William Fenech - Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre expressionniste autodidacte William Fenech (b.1946). D'origine maltaise il naît en Algérie et arrive en France, dans les Pyrénées Orientales, après les événements.

W.F. - Bd Lafayette









Je m'attache à conserver dans ma peinture la tradition artistique française de la danse et de la fête. Je peins les cabarets dansants, les piano-bars, les cafés-concerts, les chanteuses de cabaret. Je me situe dans la tradition des bals populaires, admirateur de Renoir et de Toulouse-Lautrec.
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