In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 3 février 2018

(A/U)
Une image et des mots.
« Quelle est donc, Lucilius, cette force qui nous entraîne dans un sens quand nous tendons vers un autre, et qui nous pousse du côté que nous voulons fuir? Nous flottons entre mille projets contradictoires: nous ne voulons rien d'une volonté libre, absolue, constante.
"C'est, dis-tu, l'esprit de déraison qui n'a rien de fixe, rien qui lui plaise longtemps."
Mais quand et comment nous arracher à son influence?»

Sénèque,  Lettre LII à Lucilius.

Il n'est rien
, écrit encore Sénèque dans une autre de ses lettres au gouverneur de Sicile, dont ne puisse triompher la persévérance.

dimanche 28 janvier 2018

Winsor McCay - Little Nemo
Le vide-grenier du dimanche. L'habitude est prise, la dernière publication de janvier, qui correspond peu ou prou à la clôture du Festival de la bande dessinée d'Angoulême, est l'occasion pour moi de présenter un dessinateur - parfois aussi auteur - de BD de mon petit panthéon personnel.
Aujourd'hui l'américain Winsor McCay (1871-1934), que j'ai découvert il y a fort longtemps grâce à un ami patron d'un restaurant bordelais du quartier Saint Pierre que je fréquentais assidûment et qui s'appelait Le Soleil Noir; il ne saura pas que je lui en rends grâce ici mais je tenais à le faire.

W. McCay - Little Nemo
Winsor McCay est notamment - et surtout - l'auteur de Little Nemo in Slumberland, l'histoire créée en 1905 d'un petit garçon qui voyage chaque nuit au Pays du sommeil dont il doit rencontrer la princesse, fille de Morphée. Le dessin, l'histoire, les procédés narratifs sont un régal, et l'influence qu'a eu McCay sur la bande dessinée moderne est immense.

dimanche 21 janvier 2018

J. Heiden - New York (2014)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Jamie Heiden, dont je ne sais pas grand chose sinon qu'elle vit avec sa famille et sa petite ménagerie dans une ferme du Wisconsin.
Sur son site, ICI, elle évoque l'importance de son travail à l'ordinateur, et les multiples manipulations numériques auxquelles sont soumises ses photographies originales.

J. Heiden - Tree (2014)
I really do get the most satisfaction out of the beginning moment, the moment the shutter is released. From there utilizing tools on my computer; my virtual darkroom, I add layers of virtual images - sometimes creating a new reality but more often just showing a little slice of what I saw at that moment in time. It's the texture, color and depth that are my drivers. Simplicity is my inspiration, story is my goal.I love an open horizon or a lone tree, an abandoned house or an aged barn. It's this simplicity that more effectively sets the stage for narrative to begin inside the viewer's mind.
I hope my images start a story, make you stop and think of someone, someplace or sometime.
ML7

ICI

samedi 20 janvier 2018

Édouard Manet - L'asperge (1880)
Une image et des mots. Des premières natures mortes de l'Antiquité aux oeuvres contemporaines de Daniel Spoerri ou de Carl Warner, la nourriture - et plus largement le fait alimentaire -, est abondamment représentée par les artistes. Le richissime collectionneur d'art Charles Ephrussi ayant commandé à Manet une nature morte représentant une botte d'asperges, celui-ci s'en acquitta si bien qu'il reçut en retour une somme supérieure à celle qu'il avait demandée (1000 francs au lieu de 800). Manet décide alors de peindre ce second tableau, pour l'offrir à Charles Ephrussi accompagné de ce mot : "il en manquait une à votre botte"; il est aujourd'hui au Musée d'Orsay.
Pour l'accompagner, voici quelques lignes d’un article de Michel Jeanneret, prof de littérature française à l’université de Genève et spécialiste de la Renaissance.
Cet article figure dans l’ouvrage collectif La gourmandise publié aux éditions Autrement sous la direction de la philosophe Catherine N’Diaye.

" La réprobation de la gourmandise – l’un des sept péchés capitaux – traverse les siècles de ses litanies édifiantes. […..]
Dans sa campagne contre les impostures, Montaigne dénonce le terrorisme des bien-pensants.
La prohibition des voluptés corporelles, dit-il, n’est pas moins suspecte que l’abus des plaisirs.
L’abstinence que prêchent les moralistes, les théologiens et leurs complices brime la nature. […..]
Dans le mot « gastronomie » voisinent le nom de l’estomac et l’idée de coutume et de règle (nomos), suggérant que le plaisir du ventre ne perd rien à être maîtrisé, relayé et reconnu par la raison.
Le bon mangeur se met à table sans perdre la tête. Tel est le moyen de sauvegarder la gourmandise et de célébrer en elle l’une des rares activités qui réconcilie l’homme avec lui-même.
On conçoit, dans cette perspective, l’intérêt que lui témoignent les humanistes, eux qui cherchent justement à actualiser, sans restriction, toutes les puissances de l’humain. ˮ

Et Michel Jeanneret de rappeler, un peu plus loin, que Platon, dans Le Banquet,
nous enseigne que la sagesse n’est pas de se dérober devant les réjouissances…

dimanche 14 janvier 2018

Goya - Perro semihundido (c.1820)
Le vide-grenier du dimanche. Je n'aime pas beaucoup Goya, je ne m'en sens pas proche. En tous cas de son oeuvre peinte, car ses distrayants Caprices me plaisent davantage.
Peut-être parce que je ne le connais pas assez ? En tous cas son univers me laisse plutôt indifférent...

(détail)
Sauf ce tableau, le Perro semihundido (c.1820), une des "peintures noires" de Goya que je trouve fascinante.
Elle fait partie de ces oeuvres directement peintes sur les murs de sa "Quinta del sordo", la maison qu'il a occupée dans le quartier madrilène de Carabanchel avant de s'exiler à Bordeaux.
Bien sûr, aujourd'hui, cette image d'un chien qui, les yeux aux ciel, lutte contre la noyade, constitue une métaphore évidente, en résonance avec le sort de ceux qui sombrent et meurent au large de nos côtes.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...