In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 5 août 2017

Munch - Le cri
Une image et des mots. Une fois n'est pas coutume, l'image aujourd'hui  - Le cri - est une oeuvre connue, archi-connue même puisqu'elle fait sans doute partie des 10 voire des 5 tableaux les plus célèbres au monde. De plus, je dois dire que ce n'est pas l'oeuvre de Munch que je préfère, mais bon.....; on ne fait rien par hasard dit-on.
À noter que ce cri (décliné, entre 1893 et 1917,  en cinq versions: trois peintures, un pastel, et une lithographie) il ne semble pas que ce soit le personnage central du tableau qui le pousse (et qui serait le peintre lui-même..).
En effet, contrairement à la scène décrite dans le texte que j'ai choisi pour l'illustrer, ce cri viendrait d'ailleurs : ce serait celui - métaphorique ou hallucinatoire - d'un monde effrayant; et le personnage qui l'entend, horrifié, se bouche les oreilles.
Pour l'accompagner, voici un extrait du Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations (1967), de Raoul Vaneigem.

"Un homme emporté par une foule, visible de lui seul, hurle soudain pour briser l'envoûtement, se rappeler à lui, rentrer dans sa peau. Acquiescements tacites, sourires figés, paroles sans vie, veulerie et humiliation émiettés sur ses pas se ramassent, s'engouffrent en lui, l'expulsent de ses désirs et de ses rêves, volatilisent l'illusion d' "être ensemble". On se côtoie sans se rencontrer, l'isolement s'additionne et ne se totalise pas; le vide s'empare des hommes à mesure qu'ils s'accroissent en densité. La foule me traîne hors de moi, laissant s'installer dans ma présence vide des milliers de petits renoncements.
Partout les réclames lumineuses reproduisent dans un miroitement de néon la formule de Plotin: "Tous les êtres sont ensemble bien que chacun d'eux reste séparé". Il suffit pourtant d'étendre la main pour se toucher, et, par ce simple geste, tout devient proche et lointain, comme par sortilège
."

dimanche 30 juillet 2017

Dawoud Bey - Rebecca (1991)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Dawoud Bey (b.1953), reconnu comme un des photographes les plus novateurs et influents de sa génération.
D'abord formé à la School of visual arts de New York, il décroche une licence en photographie à l'Empire State College, puis un master en beaux-arts à la Yale University School of Arts.

Dawoud Bey - Harlem (2016)
Bey ne considère pas son travail comme de la photographie documentaire.. Même lorsqu'il s'inscrit, avec un regard politique, dans la démarche de la street photography, il fait poser ses sujets, parfois avec des accessoires, comme dans la série novatrice qu'il a consacrée à la vie quotidienne des habitants de Harlem.
"How can one visualize African American history and make that history resonate in the contemporary moment?"

WD1
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dimanche 23 juillet 2017

André Brasilier - Les chevaux du soleil
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'André Brasilier (b.1929), une huile sur toile et une aquarelle. 

A. Brasilier - Méditation
(1995)
Formé au Beaux-Arts dans l'atelier de Maurice Brianchon, où il entre à l'âge de 20 ans, et Premier grand prix de Rome quatre ans après en 1953 (son frère Jean-Marie sera aussi Premier grand prix de Rome en 1957, mais en architecture) Brasilier sera de 1954 à 1957 pensionnaire à la Villa Médicis.
Attaché à la composition, indispensable selon lui pour que le tableau "tienne", il soutient que la peinture n'a pas à être réaliste mais qu'elle est une transfiguration du réel ; il qualifie son art de "transfiguratif" et revendique Paul Gauguin comme étant son "père spirituel".

WN4
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samedi 22 juillet 2017

Cristina Coral - Once upon a time (2016)

Une image et des mots. L'image est un cliché de la photographe italienne Cristina Coral.
Les mots sont un extrait du roman de John Steinbeck, Des souris et des hommes (1937).

Imagine un type ici, tout seul, la nuit, à lire des livres peut-être bien, ou à penser, ou quelque chose comme ça. Des fois, il se met à penser et il n'a personne pour lui dire si c'est comme ça ou si c'est pas comme ça. Peut-être que s'il voit quelque chose, il n'sait pas si c'est vrai ou non. Il ne peut pas se tourner vers un autre pour lui demander s'il le voit aussi. Il n'peut pas savoir. Il a rien pour mesurer. J'ai vu des choses ici. J'étais pas soûl. J'sais pas si je dormais. Si j'avais eu quelqu'un avec moi, il aurait pu me dire si je dormais, et alors je n'y penserais plus. Mais j'sais pas.