In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 17 mai 2015

Jan Saudek - Hungry for your touch (1971)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés (argentiques) de l'artiste tchèque Jan Saudek (b.1935). Persécutés par les Nazis, de nombreux membres de sa famille, dont sa mère, ont péri dans le camp de concentration de Theresienstadt ; seul son père, son frère jumeau Karel et lui-même en sont revenus.
Autodidacte, Saudek démarre sa carrière en suivant la tradition photographique tchèque, mais se distingue vite par une approche très personnelle.

J. Saudek - The letter (1975)

Ses premières œuvres, imprégnées de l’histoire tragique de son pays et de ses propres luttes intérieures, explorent avec sensibilité la sensualité et l’intime, les thèmes de l’amour, du désir, de la fragilité humaine et du passage du temps... Son travail se nourrit de cette tension souvent chargée de mélancolie, comme le suggèrent ces deux images, tout particulièrement celle-ci que j’aime beaucoup, de son père qui s’écrit à lui-même, au pays de la jeunesse… »
"J’ai toujours cherché à photographier ce qui est à la fois humain et au-delà de l’humain..."
J'aime particulièrement ses premiers travaux : en noir et blanc comme ici, ou colorisés comme sa photo d'un enfant assis sur une barrière et qui regarde passer un train, comme un symbole de la fuite de l'innocence et du temps : un de ses rares clichés en extérieur et qui fera peut-être l'objet d'une future publication.

SZ3
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dimanche 10 mai 2015

H. Gude - Pêcheurs à la côte (1887)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste norvégien Hans Fredrik Gude (1825-1903), figure majeure de l’école de Düsseldorf et du romantisme scandinave, que j'ai déjà cité à plusieurs reprises dans ce blog dans les publications consacrées à certains de ses nombreux élèves : Alfred Wahlberg (février 2015), Amaldus Nielsen (juin 2010), et bientôt Sophus Jacobsen, qui fera lui aussi l’objet d’un article. Entré à l'École Royale de dessin de Christiania - aujourd'hui Oslo - en 1838, Gude y étudie jusqu’en 1841 avant de poursuivre sa formation à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf.

H.G. - Au bord du Chiemsee (1871)
Là, il suit l’enseignement de Johann Schirmer, dont il va devenir l’assistant jusqu’en 1846 et à qui il succèdera comme professeur de 1854 à 1861. Il prendra ensuite la direction de l’Académie des Beaux-Arts de Carlsruhe, où il va enseigner jusqu’en 1901, deux ans avant sa disparition.
Le nationalisme romantique, dont Hans Gude - aux côtés de Johan Dahl - est l’une des figures de proue, trouve un écho particulier en Norvège, un pays récemment devenu partiellement indépendant de la Suède et en quête d’une identité forte, illustrée par ses paysages grandioses. Gude, par ses toiles qui sont autant d’hommages à la beauté naturelle de son pays, contribuera largement à façonner l'image d'une nature sauvage et majestueuse, au cœur de cette sensibilité.
BB1

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dimanche 3 mai 2015

Zoe Leonard - série Analogue
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'artiste multidisciplinaire américaine Zoe Leonard (b.1961), pionnière de la photographie contemporaine et de l’art conceptuel.
Ces deux photographies, emblématiques de son travail sur l'identité et les structures sociales, font partie de la série Analogue dans laquelle, de 1997 à 2007, Zoe Leonard nous donne à voir les petits commerces rudimentaires qui, à des milliers de kilomètres les uns des autres, s'incorporent au méga-système de la mondialisation...
Z.L. - série Analogue

À New York, à Jérusalem ou à Kampala, dans les buvettes de fortune à l'enseigne de multinationales, dans les ateliers de réparation et dans les friperies où s'entassent ferraille et ballots de vêtements devenus anonymes, ce sont les mêmes objets et les mêmes produits qui circulent, des pays pauvres qui les fabriquent vers les pays riches qui les consomment, puis des pays riches qui les jettent vers les pays pauvres qui les convoitent...
Ces deux images témoignent de la capacité de Zoe Leonard à transformer des sujets modestes en récits visuels profondément sensibles, où le temps, l’absence et l’histoire personnelle s’entrelacent dans une esthétique sobre mais pleine de sens.
AO2
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