In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 21 décembre 2014

Chris Killip - Cookie in the snow (1984)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Chris Killip, chroniqueur des années Thatcher déjà présenté sur ce blog en août 2010.
Pourtant il se défend d'être un photographe social, et son approche de la photographie, que dans un entretien il compare à un mensonge, pourrait si on l'écoute paraître dénuée de préoccupations humanistes.

C.K. - St Luke's church, Balwin (1973)





I'm not a social documentary photographer. I'm not interested in documenting social conditions or trying to make the world a better place through photography. I'm just trying to make interesting photographs.

Chris Killip ne considère pas la photo comme un langage, comme un moyen de communication, mais seulement comme une expérience personnelle et intime.
I don't believe in objectivity in photography. Every photograph is subjective, because it's taken by somebody who has his own perspective on the world. Photography is a way of seeing the world. It's not about capturing reality, it's about capturing your interpretation of reality.

FS3
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samedi 20 décembre 2014

Claude Serre

Une image et des mots. Un dessin de Claude Serre (1938-1998), publié en 1972 dans Humour noir et hommes en blanc, que je conserve précieusement dans ma bibliothèque à côté du volume qu'il a quelques années plus tard consacré au sport (1977).
Pour aller avec, j'ai pensé à cet extrait de la Lettre à Ménécée, d'Épicure.

Prends l'habitude de penser que la mort n'est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n'est rien pour nous, nous rend capable de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d'une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l'immortalité. Car il ne reste plus rien à redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n'y a rien de redoutable.
[....] Ainsi, celui de tous les maux qui nous donne le plus d'horreur, la mort, n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n'est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n'existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus.

LY1
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dimanche 14 décembre 2014

Saul Leiter - Exacta (1948)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe américain Saul Leiter (1923-2013), déjà présenté en décembre 2013 et dont les premiers clichés en noir et blanc ont fait l'objet cette année d'une belle publication chez Steidl, intitulée Early black & white.

S.L - From the El (1955)
Deux clichés qui illustrent deux aspects récurrents du travail de Leiter : son goût pour la déconstruction de l'espace et des perspectives, et son emploi presque expressionniste des surfaces embuées et des reflets dans les devantures de magasins et de bars.
"Je suis sensible à une certaine ambiguïté dans la photographie, ne pas être certain de ce que l’on voit... Lorsqu’on ne sait pas pourquoi le photographe a pris une photographie, que l’on ne sait pas pourquoi on la regarde, et puis subitement, on découvre quelque chose, on se met à voir. J’aime cette confusion." 
De l'oeuvre entière de Leiter, Exacta fait partie des photos que j'aime le plus. Elle nous invite dans un monde qui est - au coeur bouillonnant de New York, dans son quartier de l'East Village -, comme un monde intermédiaire, un monde imprécis que vient de façon si poétique démentir son titre.
"Je photographie dans mon quartier. Je crois que des choses mystérieuses arrivent dans des endroits familiers. Il n'est pas toujours nécessaire d'aller à l'autre bout du monde."
BD3

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dimanche 7 décembre 2014

Alexander Grishkevich - Dernières fleurs

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du biélorusse Alexander Grishkevich (b.1961). Diplômé de l'École d'art de Minsk, c'est là qu'il vit et travaille encore aujourd'hui.

A. Grishkevich - Décembre (2007)

Il y a dans sa peinture quelque chose du minimalisme japonais... Dans ses paysages par exemple, d'où l'homme est absent, chaque élément semble tendre vers son épure; c'est une peinture ascétique, sans beaucoup de nuances, qui peut aussi faire penser au formalisme de l'anglais Maurice Wade.
Il me semble en fait que l'art de Grishkevich - pour ce que je sais de son pays de bas plateaux et de plaines marécageuses - est lui-même imprégné par l'atmosphère que dégage son austère géographie.

JM1 ICI