In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 2 mars 2013

Victoria Ivanova - Megalomania
Une image et des mots. De combien de sentiments, d'émotions, de combien de travers ou de vertus ce cliché de l'artiste russe Victoria "Vika" Ivanova - qui parmi ses modèles cite entre autres Vlad Artazov (voir août 2009) -, pourrait-il être la métaphore ?

"Je voudrais enserrer le monde dans un réseau de charité", disait Frédéric Ozanam (1813-1853), prof de littérature étrangère à la Sorbonne et fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, une organisation internationale de bienfaisance aujourd'hui présente dans 140 pays. En 1836, il écrit :

"La question qui agite aujourd'hui le monde autour de nous n'est ni une question de personnes, ni une question de formes politiques, c'est une question sociale. C'est de savoir qui l'emportera de l'esprit d'égoïsme ou de l'esprit de sacrifice; si la société ne sera qu'une grande exploitation au profit des plus forts ou une consécration de chacun au service de tous. 


Il y a beaucoup d'hommes qui ont trop et qui veulent avoir encore; il y en a beaucoup plus d'autres qui n'ont rien et qui veulent prendre si on ne leur donne rien.

Entre ces deux classes d'hommes une lutte se prépare et elle menace d'être terrible: d'un côté la puissance de l'or, de l'autre la puissance du désespoir."

Ce dont parlait déjà Ozanam, en même temps d'ailleurs que les historiens de la Restauration comme François Guizot et surtout Auguste Mignet, c'est de ce qui deviendra le concept majeur de la philosophie marxiste : la lutte des classes.

dimanche 24 février 2013

Olli Kekäläinen - Eleventh dimension (2012)
Le vide-grenier du dimanche. Jusqu'au titre qu'il leur donne, les photos du finlandais Olli Kekäläinen sont belles et intelligentes. Alors qu'est-ce qui leur manque ?
À toutes les regarder, l'une après l'autre, ICI, je finis par m'ennuyer un peu..., ce qui m'arrive c'est vrai assez souvent avec la photo artistique, de studio ou d'extérieur. Enfin..., c'est une drôle d'impression, un peu comme de feuilleter le catalogue du label ECM.

O. Kekäläinen - Strange days (2012)







Olli Kekäläinen n'emploie pas de filtres, mais ses clichés sont tellement réfléchis et travaillés qu'ils en paraissent presque désincarnés.
Aussi minimalistes que la bio de deux lignes qu'il veut bien nous concéder sur son site, ICI, ses paysages sont souvent aussi peu engageants que la mine qu'il y arbore. On ne s'y sent pas invité...
Et pourtant.., il est ici, dans mon blog. Parce que ses photos sont décidément très belles; Olli Kekäläinen et son monde sont un mystère.
OG1
ICI

dimanche 17 février 2013

J Czapski - Musée (1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et écrivain polonais Jósef Czapski (1896-1993), figure éminente de Kultura, le magazine des polonais dissidents en France, et membre des Kapistes, dont le chef de file, Jósef Panciewicz - lui-même influencé par Bonnard et les postimpressionnistes - est à l'origine du courant coloriste polonais.
Natif de Prague, Czapski part en 1915 étudier à Saint-Petersbourg, où il sera témoin de la révolution de 1917. Il s'engage dans l'armée polonaise, mais ayant déclaré vouloir servir sans armes, il est chargé de retrouver les officiers disparus de son régiment, qu'il apprend avoir été exécutés par les bolchéviques.

J.C - The boy in front of de Stael
(1981)
Après la guerre, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie.
C'est en 1924 qu'il part pour la France, avec 12 de ses camarades Kapistes qui comme lui réfutent la peinture polonaise académique ; il y rencontre François Mauriac et la lecture de Proust, puis retourne en Pologne en 1932.
Lorsqu'en 1939 l'Union Soviétique et l'Allemagne nazie envahissent son pays, Jósef Czapski est successivement interné dans trois camps soviétiques : Starobilsk, Pawliszczew Bor, et enfin Griazowiec. La majorité des 4000 prisonniers de Starobilsk sont regroupés avec ceux d'autres camps, et tous seront massacrés dans la forêt de Katyn.
Seuls soixante-dix neuf survivants de Starobilsc sont transférés à Giazowiec, parmi lesquels Czapski qui luttera contre l'enfermement en donnant à ses camarades prisonniers des conférences sur la littérature française. Ces années de détention, mais aussi après sa libération ses périples au Moyen-Orient et sa participation aux combats de Monte Cassino, il va les relater dans "Terre inhumaine", publié en France en 1949 ; c'est à partir de cette époque, après avoir par la plume porté témoignage, qu'il se remet à peindre.

samedi 16 février 2013

Hal Morey - Grand Central Terminal (1929)
Une image et des mots. Voici pour son centenaire un beau cliché du Grand Central Terminal, un des édifices les plus remarqubles de New York, conçu par les cabinets d'architectes Reed & Stem et Warren & Wetmore, et ouvert en février 1913.
Les mots pour l'accompagner sont d'Antoine Blondin, extraits de L'humeur vagabonde.

Un jour nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n'auront plus de secrets pour nous. Un jour nous prendrons des trains qui partent.
DM1

ICI

dimanche 10 février 2013

Valentin Serov -  Portrait d'Olga Serova (1889)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Valentin Serov (1865-1911), peintre de cour dont le formidable talent fut le plus souvent mis au service du Gotha politique et artistique de la Russie impériale.
Deux hommes en particulier ont été déterminants dans sa vie et sa carrière. Le grand Ilya Repin, dont il fut l'élève dès l'âge de neuf ans, quand Serov et sa mère s'installèrent à Paris, et l'entrepreneur et mécène Saava Mamontov, dit "Saava le Magnifique" en référence aux Médicis, sur la vie de qui il faudrait écrire un livre, ou réaliser un film.

V.S. - M.F. Mamontova
(1884)
On y croiserait Chaliapine, Tchaikovsky, Moussorsky, Rimsky-Korsakov et bien d'autres qui sans lui auraient dû renoncer à plusieurs de leurs créations...
Choisir deux oeuvres de Serov n'a pas été facile; il y a sa fameuse "Jeune fille aux pêches" (1887) qui n'était autre que Vera, la fille de Mamontov alors qu'elle avait 12 ans, et aussi un nu d'Ida Rubinstein, de 1910 et très étonnant par sa modernité dans le trait comme dans le choix et l'emploi des couleurs.
Il fallait trancher... Et à côté du beau portrait au regard baissé de sa femme Olga j'ai choisi de faire figurer ce crayon sur papier de Maria Fedorovna Mamontova, nièce de Saava le Magnifique, en amazone.

JP4 ICI