In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 8 juillet 2012

Martin Martincek - Haystacks in Liptov (1960s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe slovaque Martin Martincek (1913-2004). Évidemment je ne publie ici que ce que j'aime, mais lui je l'aime vraiment beaucoup.
Il ne fait pas partie des très grands noms de la photographie documentaire, à laquelle il n'a pu se consacrer sérieusement qu'assez tard, et son oeuvre concerne surtout la vie des gens de Liptov, sa région natale, que l'on voit ici aux champs.

Martin Martincek - Untitled (1960s)


Le choix du plan large sur ce beau paysage où l'on ne distingue que cinq, peut-être six figures humaines, ne nous permet pas de voir leurs visages, au repos ou à la peine.
Ce que l'on voit c'est leur travail, la multiplication des andains et des granges à foin, toutes sauf une orientées est-ouest pour un meilleur séchage...
Ce que l'on voit, c'est mieux que la fatigue sur les visages...;  c'est juste une ligne ou deux dans la courte histoire de ces créatures minuscules, mais elles sont l'histoire de l'humanité entière. Et c'est ce qui les grandit.

La puissance du second cliché est d'un autre ordre. Deux hommes croisent un prêtre, se découvrent et s'agenouillent dans la boue.. Une femme, plus loin, est peut-être sortie de sa maison pour faire de même. On sait alors, bien qu'il s'éloigne en nous tournant le dos, que l'homme en blanc apporte la communion à un mourant.

samedi 7 juillet 2012

A.Simonetti - Et elle ne revint jamais
Une image et des mots. La voix de la mer, écrivait Kate Chopin dans "L'Éveil" (1899), est séductrice ; sans jamais se lasser elle chuchote, gronde, murmure, invite l'âme à errer pour un temps dans des abîmes de solitude ; à se perdre dans des dédales de contemplation intérieure.
Une toile du napolitain Alfonso Simonetti (1840-1892), avec pour l'accompagner un beau rondeau de Clément Marot (1496-1544)

"A la jeune Dame, mélancolique et solitaire"

Par seule Amour qui a tout surmonté,
On trouve grâce en divine bonté,
Et ne la fault par aultre chemin querre:
Mais tu la veulx par cruaulté conquerre,
Qui est contraire à bonne volunté.

Certes c'est bien à toy grand' cruaulté,
D'user en deuil la jeunesse et beaulté,
Que t'a donné Nature sur la terre
Par seule Amour.


En sa verdeur se resjouist l'Esté,
Et sur l'Yver laisse joyeuseté:
En ta verdeur plaisir doncques asserre,

Puis tu diras si vieillesse te serre
Adieu le temps, qui si bon a esté
Par seule Amour.

LV1
ICI

dimanche 1 juillet 2012

E. D. - Road, East of England (1997)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photograveur anglais Edward Dimsdale (b.1965). Natif de Londres, c'est au cours de ses études en sciences sociales à l'Université de Bristol qu'il commence à s'intéresser à la photographie.
Dès le début, il expérimente divers procédés de développement, notamment en réalisant des tirages avec des négatifs papier. C'est une technique qui remonte aux débuts de la photographie ; le britannique William Henry Fox Talbot utilisait du papier pour créer les premiers négatifs (les procédés photographiques antérieurs n'avaient pas de négatifs et ne pouvaient produire qu'une seule image).

E. D. (n/d)

Tout en perfectionnant sa maîtrise de la chambre noire auprès de photographes de mode à Londres et à Paris, Dimsdale poursuit ses expériences avec des négatifs papier et affine son style original. Aujourd'hui, il commence ses tirages avec des négatifs standards, et il utilise ensuite une série de positifs et de négatifs intermédiaires jusqu'aux tirages finaux qu'il complète en les rehaussant d'un mélange de sélénium et d'or..
Les images ainsi créées, à la fois subtiles et complexes, réduites par le photographe à leurs éléments les plus élémentaires à partir d'un détail ou d'une atmosphère qui résonnent en lui, sont puissamment évocatrices. Mais pour Dimsdale la boucle n'est bouclée qu'avec l'intervention du spectateur : "the original resonance is only fully revived when it is inspired back to life by the viewer - by contact with a receptive eye, heart, and mind."

GH1
ICI

dimanche 24 juin 2012

Bill Doyle - Seáinín Dhónaill Ó Conghaile (1970s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe irlandais Bill Doyle (1925-2010), grand amateur de musique et lecteur de poésie.

B.D. - Murphy's hand, Cork (1980)

Roland Barthes disait de la photographie qu'elle est un témoignage que l'instant existe.
Souvent intime et empreinte de sincérité, celle de Bill Doyle s'est attachée à capturer des moments de la vie quotidienne et l'essence même de la culture irlandaise. Son travail a fait notamment l'objet de deux publications, "Dublin street life and lore" (1983), et "Bill Doyle's Ireland" (1991).

samedi 23 juin 2012

J. Meyerowitz - Time Square, NYC (1963)
Une image et des mots. Un cliché du photographe américain Joel Meyerowitz, et la première et la dernière strophe d'un poème de Jean de la Croix (1542-1591) : Por toda la hermosura (Pour toute la beauté).

Por toda la hermosura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué
que se alcanza por ventura.

[.....]

Por lo que por el sentido
puede acá comprehenderse
y todo lo que enterderse,
aunque sea muy subido
ni por gracia y hermosura
yo nunca me perderé,
sino por un no sé qué
que se halla por ventura.

***

Pour toute la beauté
jamais je ne me perdrai
sinon pour un je ne sais quoi
qui par fortune se saisit.

[.....]

Pour ce qui par le sens
peut ici se comprendre
et tout ce qu'on peut entendre
fût-il très élevé
pour la grâce ni la beauté

Étudiantes afghanes en 1978 Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des femmes, voici quatre clichés d...