JB1 |
In girum imus nocte et consumimur igni
dimanche 17 janvier 2010
dimanche 10 janvier 2010
Arateus de Leyde - Céphée |
Il n'y a pas véritablement de rapport, mais par association d'idées ces deux illustrations me font repenser à une phrase de Nietzsche, extraite de Ainsi parlait Zarathoustra, et qui m'avait suffisamment frappé pour que jamais je ne l'oublie :
"Il faut avoir un chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse."
On pense que ce codex est une commande de Louis le Pieux (778-840), fils de Charlemagne.
dimanche 3 janvier 2010
W.E. Smith - Bob Dylan (c.1965) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain William Eugene Smith (1918-1978). Correspondant de guerre dans le Pacifique pendant la Seconde guerre mondiale, fidèle à sa formule "sink into the picture", il est gravement blessé au Japon en mai 45 et doit être rapatrié.
W.E.S. The walk into Paradise Garden (1946) |
C'est au terme de sa convalescence qu'il réalise ce "portrait" de ses enfants Patrick et Juanita , un cliché devenu célébrissime mais refusé alors par le magazine Life au motif que les protagonistes tournent le dos à l'objectif. Professionnel intransigeant, intraitable sur l'éthique de sa pratique mais aussi sur celle de ses employeurs, W.E. Smith démissionnera de Life en 1954 suite à un profond désaccord sur l'usage de ses photos et les modifications arbitraires de leurs légendes.
I am a passionate photographer ; passionate about life, love, and beauty... Life is precious and I savor it to the fullest, capturing its magical moments with my camera.
Son refus des compromissions lui vaudra de vivre souvent dans la précarité et lorsqu'il disparaît, à l'âge de 60 ans, il laisse derrière lui 11 tonnes d'archives et seulement 18 $ sur son compte en banque.
samedi 2 janvier 2010
George Clausen - Winter work (1883) |
Cette toile, intitulée "Winter work" (1883), nous montre une famille de paysans en train d'équeuter les rutabagas destinés à affourrager les moutons. La Tate Gallery, qui conserve ce tableau, nous explique que Clausen privilégiait l'emploi de couleurs sobres et sombres pour traduire la lumière maussade et le froid de l'hiver, et rendre compte ainsi de la dureté du travail aux champs. Cette vision dénuée de romantisme de la vie paysanne était le plus souvent rejetée par les organisateurs des expositions annuelles de la Royal Academy.
Les mots pour accompagner cette illustration seront d'abord ces quelques lignes extraites du passionnant ouvrage de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, Histoire des agricultures du monde, du néolithique à la crise contemporaine:
"Compte tenu du rôle que devront jouer toutes les agricultures du monde dans la construction d'un avenir vivable pour l'humanité, il est inquiétant de constater à quel point l'opinion et les esprits éclairés de ce temps sont éloignés des réalités agricoles, et à quel point même ceux qui sont en charge de l'agriculture méconnaissent toute la richesse de l'héritage agraire de l'humanité."
Déjà en 1897, dans un discours à la Chambre des députés, Jean Jaurès disait ceci: "Voici que sur son champ passent non plus des forces naturelles, mais des forces économiques, des forces sociales, des forces humaines. [.....] De récolte en récolte, son labeur restant le même, le prix de son blé fléchit presque constamment. [.....] Dans les grandes plaines de l'Inde, de la Russie, de l'Ouest américain, d'autres hommes travaillent, à moins de frais, et toute cette production, brusquement rapprochée par la vitesse des grands navires, pèse constamment sur lui. Voilà donc que les peuples et les continents lointains surgissent maintenant de la brume, comme de dures et massives réalités, et c'est peut-être de la quantité de blé ensemencé par un fermier de l'Ouest américain, du salaire distribué aux pauvres journaliers de l'Inde, et encore des lois de douanes, d'impôt et de monnaie promulguées dans toutes les parties du monde que dépendra le prix de son blé, le prix de son travail, sa liberté peut-être et sa prospérité."
Les mots pour accompagner cette illustration seront d'abord ces quelques lignes extraites du passionnant ouvrage de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, Histoire des agricultures du monde, du néolithique à la crise contemporaine:
"Compte tenu du rôle que devront jouer toutes les agricultures du monde dans la construction d'un avenir vivable pour l'humanité, il est inquiétant de constater à quel point l'opinion et les esprits éclairés de ce temps sont éloignés des réalités agricoles, et à quel point même ceux qui sont en charge de l'agriculture méconnaissent toute la richesse de l'héritage agraire de l'humanité."
Déjà en 1897, dans un discours à la Chambre des députés, Jean Jaurès disait ceci: "Voici que sur son champ passent non plus des forces naturelles, mais des forces économiques, des forces sociales, des forces humaines. [.....] De récolte en récolte, son labeur restant le même, le prix de son blé fléchit presque constamment. [.....] Dans les grandes plaines de l'Inde, de la Russie, de l'Ouest américain, d'autres hommes travaillent, à moins de frais, et toute cette production, brusquement rapprochée par la vitesse des grands navires, pèse constamment sur lui. Voilà donc que les peuples et les continents lointains surgissent maintenant de la brume, comme de dures et massives réalités, et c'est peut-être de la quantité de blé ensemencé par un fermier de l'Ouest américain, du salaire distribué aux pauvres journaliers de l'Inde, et encore des lois de douanes, d'impôt et de monnaie promulguées dans toutes les parties du monde que dépendra le prix de son blé, le prix de son travail, sa liberté peut-être et sa prospérité."
Pour conclure, quelques mots de l'économiste John Maynard Keynes qui écrivait: "Le problème politique de l'humanité consiste à combiner trois choses: l'efficacité économique, la justice sociale, et la liberté politique." Élémentaire ...
vendredi 1 janvier 2010
dimanche 27 décembre 2009
A. Neuman - Train de nuit |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre polonais Abraham Neuman (1873-1942).
Natif de Sierpc, il part à l'âge de 19 ans, en 1892, étudier la peinture à Varsovie puis à l'académie des Beaux-Arts de Cracovie.
En 1903 il est à Paris, pour y suivre les cours de l'Académie Julian, et voyage également dans toute l'Europe, puis en Palestine qu'il fut le premier peintre Juif polonais, en 1904, à visiter.
Membre de l'Union des Artistes Polonais et de l'Association des peintres Juifs de Cracovie, il était ami avec Leon Wyczólkowski que je présenterai bientôt avec une oeuvre que j'aime beaucoup.
Il meurt exécuté en 1942 dans le ghetto de Cracovie, avec le poète Mordechaj Gebirtig et un groupe de personnes âgées, alors qu'ils se dirigeaient vers un transport qui amenait les Juifs au camp d'extermination de Belzec.
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