EC1 |
In girum imus nocte et consumimur igni
samedi 4 avril 2015
dimanche 29 mars 2015
Jeremy Mann - Una bella adagio (2012) |
J'aime beaucoup ses représentations de la figure féminine, auxquelles il parvient toujours à conférer beaucoup de grâce et de sensualité malgré l'emploi dominant - et plutôt inattendu - de couleurs froides (même si la Bella adagio fait exception à cette règle).
Et pour découvrir le reste de son travail, y compris ses paysages urbains de néons et de pluie, c'est ICI.
samedi 28 mars 2015
Untitled |
Une image et des mots. J'ignore de qui est cette photo, sa date et son contexte.
Les mots sont un passage du roman de Carson McCullers, La ballade du café triste.
Toute la journée, c'est le bruit des pioches dans la terre glaise, le soleil implacable, l'odeur de transpiration. Et chaque jour, c'est la musique. Une voix sombre amorce une phrase, à peine modulée, comme une question qu'elle pose. Bientôt, une seconde voix la rejoint, et peu à peu le groupe entier se met à chanter. Voix sombres dans l'incendie doré du soleil, inextricablement fondues, musique déchirante et joyeuse à la fois. Et voici qu'elle prend de l'ampleur. Une ampleur si vaste qu'elle semble ne plus venir des douze hommes, mais de la terre elle-même ou de l'immensité du ciel. Musique qui force le coeur à s'ouvrir. Celui qui l'entend demeure figé de stupeur et d'émerveillement. Peu à peu, elle va s'éteindre. Il n'y aura plus qu'une voix solitaire, comme un long soupir enroué, et le soleil, et le bruit des pioches dans le silence.
Quelle sorte de groupe peut ainsi donner souffle à une si belle musique ? Simplement douze mortels, sept Noirs et cinq Blancs du comté. Simplement douze condamnés à mort enchaînés l'un à l'autre.
dimanche 22 mars 2015
Arthur Leipzig - Rain (1945) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Arthur Leipzig (1918-2014).
Membre de la Photo League, ayant abondamment documenté la vie dans les rues de New York, il est en 1955 invité à participer à la monumentale exposition d'Edward Steichen au MoMA - ensuite itinérante - The Family of Man.
The city was my home. As I look back at the work I did during that period I realize that I was witness to a time that no longer exists, a more innocent time.
[.....] Of course the "good old days" were not all sweetness and light. There was poverty, racism, corruption, and violence in those days, too, but somehow we believed in the possible. We believed in hope. Arthur Leipzig, Introduction à son ouvrage Growing up in New York (1995).
dimanche 15 mars 2015
Joaquin Sorolla - Cosiendo la vela (1896) |
Loué pour son art de la lumière et son emploi virtuose du blanc - le luminisme de Sorolla -, il disait : "Je hais l'obscurité. Je suis d'accord avec Monet quand il dit que la peinture en général n'est pas assez lumineuse. Mais nous, les peintres, nous ne pouvons pas reproduire la lumière du soleil telle qu'elle est vraiment. Je ne peux que m'approcher de sa vérité."
On peut à cet égard admirer ses nombreuses toiles "méditerranéennes", comme la fameuse Promenade sur la plage (1909) conservée au Musée Sorolla de Madrid.
Mais Sorolla mérite aussi que l'on s'intéresse à ses peintures "sociales", comme ce tableau - "Otra Margarita -, qui fit sa réputation aux États-Unis après qu'il fut primé à Chicago en 1893. Sorolla nous y donne à voir une scène à laquelle il a assisté dans un compartiment de 3ème classe du train qui le menait de Madrid à Valence. Une jeune femme, une prisonnière escortée par deux gardes civils, prostrée par la honte ou le découragement. Une Margarita, en argot de Valence, c'est une prostituée. C'est aussi le prénom de la jeune mère infanticide séduite par Faust.
Sorolla, qui considérait Velásquez comme son maître, a aussi été influencé par des artistes tels que John Singer Sargent ou Anders Zorn.
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