In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 12 décembre 2021

Ken van Sickle - Untitled

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et cinéaste américain Kenneth van Sickle (b.1932), témoin élégant des bohèmes parisienne et new yorkaise des années 50 et 60..
Né en 1932 dans le New Jersey, il se distingue par son approche minimaliste et poétique, capturant l'essence de la vie urbaine à travers des scènes intemporelles et intimes. 
À l'âge de 23 ans, alors qu'il vit à Paris, il assiste dans un club à un concert de Chet Baker ; sans le sou il peine à s'acheter des rouleaux de pellicule et ne prend que deux clichés : l'un est flou, l'autre est réussi.
My pictures don't depend on extreme sharpness. They depend on the composition, on the subject, and on the way I see it.
Ses photographies parisiennes, prises dans les années 1950, sont ainsi empreintes d'une qualité romantique et onirique qui trahit l’influence de la photographie humaniste française. Avec une texture granuleuse et un jeu subtil de lumière naturelle, ses images saisissent les moments candides et les coins tranquilles, offrant un regard unique sur le Paris de cette époque.

Ken v. Sickle - Colombus (1968)
À New York, Van Sickle a documenté des scènes de solitude et de beauté quotidienne au cœur de la ville animée, en jouant avec l'ombre et la lumière pour créer des compositions simples mais émotionnellement puissantes. En plus de la photographie, il s’est également investi dans le cinéma en tant que directeur de la photographie, appliquant son sens de la composition et de la narration aux images en mouvement.
Les œuvres de Kenneth van Sickle sont largement reconnues pour leur valeur artistique et historique, offrant une perspective nostalgique et intemporelle sur la vie urbaine au milieu du XXe siècle. Sa contribution à la photographie et au cinéma a marqué les arts visuels, le rendant précieux pour les amateurs et les institutions culturelles du monde entier ; son travail figure dans les collections du Metropolitan Museum of Art et du MoMA de New York.

TD1

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dimanche 5 décembre 2021

A.M. - Route de Hollande (c.1880)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néerlandais Anton Mauve (1838-1888), membre majeur de l'École de La Haye, et premier professeur de peinture de Van Gogh dont il était cousin par alliance et sur qui il a exercé une influence marquante (Van Gogh lui a d'ailleurs dédié un tableau splendide, Souvenir de Mauve). Il l'a notamment initié à la peinture en plein air, dont Mauve était un fervent adepte, et les premières œuvres de Van Gogh en témoignent, notamment dans leur choix de sujets et leur palette sobre et terreuse.
Mauve est réputé pour ses paysages poétiques, souvent dominés par des tons gris, bruns et verts, en particulier pour ses représentations de scènes pastorales et de la vie rurale. En cela, il suit une tradition naturaliste influencée par les œuvres de peintres comme Jean-François Millet et l'école de Barbizon en France, qui cherchait à dépeindre le quotidien rural avec émotion et sincérité. Il était aussi un proche de Jozef Israels, présenté ici en novembre 2020.

A.M. - Bateau de pêche (1882)
Bien que son style soit réaliste, son approche délicate et sa palette douce ont valu à Anton Mauve l'étiquette de peintre de l'intimité et de la mélancolie pastorale. Il a, en plus de ses scènes de pâturages et de fermes, produit quelques marines et vues de plages. Ses œuvres se trouvent aujourd'hui dans de nombreux musées, notamment au Rijksmuseum d'Amsterdam et au Musée d'Orsay à Paris, où elles continuent de captiver par leur atmosphère paisible et leur sensibilité à la beauté simple de la campagne néerlandaise.

samedi 4 décembre 2021

Brandon Holland - Wind (2017)

Une image et des mots. Un cliché du photographe américain Brandon Holland.
Les mots sont du romancier et philosophe britannique John Cowper Powys (1872-1963), l'auteur du magnifique Les sables de la mer.

Le vent qui fait frissonner l'herbe à son gré va et vient. Certains sont nés pour accueillir son message, d'autres pour le refuser. Chez ceux qui sont nés pour l'accueillir, on perçoit un étrange détachement des consolations d'ici-bas.

SO2

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dimanche 28 novembre 2021

Speedy Graphito - Carte d'artiste
(2021)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graphiste Olivier Rizzo (b.1961), aka Speedy Graphito, déjà présenté ici le 14 février 2015, jour de la Saint Valentin.
Formé à l ESAIG de Paris (École supérieure des arts et industries graphiques, plus connue sous le nom d'École Estienne), il se situe au point d'articulation entre le mouvement de la figuration libre - illustré par des artistes tels que Combas en France ou Haring et Basquiat aux États-Unis -, et le Street Art des années 80.

Speedy Graphito
Délaissant ses diablotins emblématiques, Dédé le démon ou son personnage fétiche Lapinture (à gauche), Speedy Graphito rend aujourd'hui hommage à ses modèles (Van Gogh, Mondrian, ou comme ici, Hokusai) en revisitant joyeusement leurs oeuvres. "La constante, c'est le détournement".
Quand il confronte l'art des "Grands Maîtres" aux images de la culture populaire urbaine, des figures iconiques qui imprègnent notre mémoire collective consciente ou inconsciente, celui qui se définit comme un "DJ des arts plastiques" interroge profondément, en le réinventant, notre monde consumériste et ses représentations.
Pour en savoir plus sur lui et sur son oeuvre, c'est ICI.

samedi 27 novembre 2021

a/u
Une image et des mots. Montaigne, qui a vécu à une époque de grandes découvertes, était lui-même un grand voyageur qui a sillonné l'Europe. 
Il voulait, disait-il, frotter sa cervelle contre celle d'autrui, et c'est à lui que l'on attribue l'adage bien connu selon lequel les voyages forment la jeunesse.

Dans sa Vie des philosophes illustres, Diogène Laërce évoque Anacharsis, "voyageur sauvage poli par les moeurs étrangères", qui se serait "défait" de sa barbarie en fréquentant les Athéniens. 
Du philosophe Scythe, issu d'un peuple de cavaliers nomades qui dominait les steppes eurasiennes entre le VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l'Antiquité, il rapporte ces paroles :
Moi je suis venu au pays des Grecs pour être instruit de leurs coutumes et de leurs pratiques. L'or, je n'en ai aucun besoin ; il me suffit de retourner chez les Scythes en homme meilleur.

Quant à Goethe, il nous dit : Veux-tu vivre heureux? Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir.

Markus Hartel - Sans titre Une image et des mots.  Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur parta...