In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 22 mars 2020

Ph. Lorca DiCorcia - Igor (1987)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Philip Lorca DiCorcia (b.1951).
Formé dans les années 70 à l'université de Hartford, dans le Connecticut, il sort diplômé en 1975 de l'école du Musée des beaux-arts de Boston, puis intègre le programme de deux années de formation à la photographie de l'université de Yale.

Ph. Lorca DiCorcia - Fred (1986)



Cette formation va confronter DiCorcia - qui s'est d'abord un temps intéressé à la photographie conceptuelle -, à deux approches divergentes de sa pratique.
D'une part il découvre à Yale l'approche traditionnelle de la photographie documentaire américaine, incarnée par des figures telles que Walker Evans ou Robert Frank, et d'autre part - influencé par l'esthétique publicitaire et les techniques cinématographiques -, il envisage la photographie comme un medium aux vastes possibilités créatives.
I'm always interested in pictures that are more about fiction than reality, that suggest a story or narrative rather than document a moment.
JP2

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samedi 21 mars 2020

P. Pueyrredón - El alto de San Isidro (1865)
Une image et des mots. Je n'ai pas beaucoup de goût pour le peu que je connais de la peinture argentine, celle de Xul Solar ou celle du très célébré Antonio Berni.
Mais j'en ai pour Prilidiano Pueyrredon (1823-1870), pour sa peinture de la vie des gauchos chers à Borgès, et en particulier pour ce tableau, peut-être mon préféré avec une autre de ses toiles, intitulée "Apartando en el corral".
Les mots que j'ai choisis pour l'accompagner sont de Jules Supervielle, le plus "gaucho" de nos poètes qui écrivait par ailleurs :
"Ne touchez pas l'épaule du cavalier qui passe, il se retournerait et ce serait la nuit, une nuit sans étoiles, sans courbes ni nuages..."

J'avais un cheval dans un champ de ciel,
et je m'enfonçais dans le jour ardent.
Rien ne m'arrêtait. J'allais sans savoir,
c'était un navire plutôt qu'un cheval,
c'était un désir plutôt qu'un navire,
c'était un cheval comme on n'en voit pas,
tête de coursier, robe de délire,
un vent qui hennit en se répandant.
Je montais toujours et faisais des signes.
"Suivez mon chemin, vous pouvez venir,
mes meilleurs amis, la route est sereine,
le ciel est ouvert.
Mais qui parle ainsi?
Je me perds de vue dans cette altitude,
Me distinguez-vous, je suis celui
qui parlait tout à l'heure,
suis-je encore celui qui parle à présent,
vous-mêmes, amis, êtes-vous les mêmes?
L'un efface l'autre et change en montant.
HZ1
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dimanche 15 mars 2020

W.H.F. Talbot - An oak tree (c.1842)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'homme de science anglais William Henry Fox Talbot (1800-1877). Né à Melbury, en Angleterre, Talbot était scientifique, inventeur et photographe. Il est surtout connu pour avoir inventé le procédé photographique du calotype (ou talbotype) , précurseur de la photographie moderne.

W.H.F.Talbot - The open door (1844)

Il s'agissait du premier procédé avec négatif et positif, fondement de la photographie argentique moderne dont il a déposé le brevet en 1841. Plus précisément, son procédé permettait de créer un négatif en papier qui pouvait être utilisé pour produire plusieurs tirages positifs ; ce qui le distinguait du daguerréotype de Louis Daguerre, qui ne produisait qu'une seule image unique. Talbot a utilisé ce procédé pour capturer des scènes architecturales, des paysages et des objets du quotidien, ouvrant ainsi la voie à l'utilisation de la photographie comme outil documentaire et artistique.
En plus de ses contributions à la photographie, Talbot était un érudit polyvalent, intéressé par les mathématiques, l'optique, et la linguistique. Il a également publié The Pencil of Nature (1844-1846), le premier livre illustré de photographies, qui démontrait les nombreuses applications possibles de cette nouvelle technologie.
Malgré ses innovations, Talbot a été impliqué dans des batailles juridiques concernant les brevets, ce qui a limité la diffusion de son procédé en dehors de l'Angleterre. Son travail reste néanmoins une pierre angulaire dans le développement de la photographie telle que nous la connaissons aujourd'hui.
I do not claim to have perfected an art but to have commenced one, the limits of which it is not possible at present exactly to ascertain.
GK1

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dimanche 8 mars 2020

Newsha Tavakolian - Téhéran (2010)

Le vide-grenier du dimanche. Pour la Journée internationale des femmes, deux clichés de la photojournaliste iranienne Newsha Tavakolian (b.1981), membre de l'agence Magnum depuis 2015.
Autodidacte, elle commence sa carrière dès l'âge de 16 ans en travaillant pour divers journaux iraniens. Au fil des années, elle étend son travail à l'international et couvre des événements mondiaux majeurs, comme les guerres et les catastrophes naturelles au Moyen-Orient, notamment en Irak, en Syrie et au Liban.

N. Tavakolian - Affiche Kurde (2015)
I don't consider myself an artist, I consider myself a storyteller.
Bien qu'elle se considère davantage comme une raconteuse d'histoires que comme une artiste, le travail de Newsha Tavakolian mêle habilement documentaire social et photographie artistique. L'un de ses projets les plus connus, Listen, met en lumière les luttes des chanteuses professionnelles en Iran, où les femmes sont interdites de chanter en solo ou de se produire publiquement depuis la révolution de 1979.
Après avoir couvert la révolte étudiante de 1999 à Téhéran, Tavakolian joue un rôle clé dans la création de Rawiya, un collectif de femmes photojournalistes du Moyen-Orient qui vise à offrir une nouvelle perspective sur les réalités du monde arabe et persan à travers les yeux de ses femmes.

JM1 ICI