In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 14 juillet 2019

Albert Fié - Le bal du 14 juillet 44
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Albert Fié (1923-2017), grande figure de la Résistance et dessinateur. Plus de 130 de ses dessins, légendés par l'auteur et dans lesquels il documente la vie de son bataillon de maquisards, ont été sélectionnés et publiés par la maison d'édition Mémoire de la Drôme sous le titre Scènes de vie, scènes de résistance.

A.F. - Jaillans, 1944.
Le marin sur cette gouache est là pour rappeler que Paul Pons, le commandant de sa compagnie, était officier de marine marchande.
Le second dessin nous montre un groupe d'hommes de la compagnie Pons réunis au matin du 21 juillet 44 devant la fontaine de Jaillans avant d'aller prendre position. Douze d'entre eux perdront la vie ce jour là.

dimanche 7 juillet 2019

Lewis Hine - Johnnie and the shucking-boss (1911)
Le vide-grenier du dimanche. Le colorisateur anglais Tom Marshall (ICI) a restauré et colorisé dix clichés de Lewis Wickes Hine (1874-1940), photographe et sociologue américain qui s'était attaché à dénoncer le travail des enfants dans l'Amérique du début du siècle dernier. Son travail, risqué, avait contribué à l'évolution des lois sur le travail infantile.

Lewis Hine - Garment workers (1910)



There is work that profits to children, and there is work that brings profit only to employers. The object of employing children is not to train them, but to get high profits from their work. Johnnie, le petit écailler de Louisiane, a 9 ans en 1911.
La photo des petites travailleuses du textile, âgées de 5, 6, 11 et 12 ans, a été prise le 26 janvier 1910 à New York.
Pour voir les dix photos, c'est ICI.

samedi 6 juillet 2019


Meretseger (Nouvel Empire) 
Une image et des mots. Une représentation de la déesse Meretseger, (ou Mertseger) "celle qui aime le silence", sur cette stèle en calcaire conservée au Louvre, ou encore sur cet ostracon conservé au Musée du Caire.

La déesse cobra Meretseger était la gardienne de la Vallée des Rois et de la vaste nécropole thébaine située sur la rive ouest du Nil, en face de Louxor, et classée aujourd'hui au patrimoine mondial de l'humanité. Son culte est rattaché à la période faste du Nouvel Empire, entre les 16e et 11e av. J -C.; elle était la protectrice du village de Deir el-Médineh, où vivaient les artisans chargés de la construction des temples et des tombeaux des pharaons.

Meretseger
Pour aller avec, j'ai pensé à ce texte du poète palestinien Mahmoud Darwich (1942-2008),  Le grondement du silence (in La trace du papillon, Actes Sud)

"J'écoute le silence. Existe-t-il? Si, oubliant son nom, nous tendions l'oreille, nous entendrions les voix des âmes errantes dans les airs et les cris de ceux qui ont trouvé le chemin des premières cavernes. Le silence est une voix qui s'est évaporée, cachée dans le vent et brisée en échos conservés dans des jarres cosmiques. Si nous tendions l'oreille, nous entendrions le heurt de la pomme tombant sur une pierre dans le jardin d'Eden, le cri d'Abel effrayé par le premier sang répandu, le premier gémissement de désir entre un mâle et une femelle désemparés, nous entendrions les méditations de Jonas dans le ventre de la baleine et les négociations secrètes entre les dieux anciens. Si nous tendions l'oreille derrière le voile du silence, nous entendrions les conversations nocturnes entre les prophètes et leurs épouses, les premières cadences de la poésie, la plainte des empereurs qui s'ennuient, le martèlement des sabots des chevaux dans une guerre aux date et lieu inconnus, la musique du rituel sacré de la prostitution, les pleurs de Gilgamesh sur son ami Enkidu, la perplexité du singe après qu'il eut sauté de l'arbre sur le trône de la tribu et les insultes échangées entre Sarah et Hagar. Si nous tendions l'oreille à la voix du silence, nos paroles se feraient plus rares!"
GF2

ICI

dimanche 30 juin 2019

A. Carte - Marins regardant la mer
(1923)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du belge Antoine (Anto) Carte (1886-1954), déjà présenté en septembre 2012. Il est le fondateur en 1928 du groupe Nervia, la réponse wallonne à l'expressionnisme flamand.

A. Carte - Le pain (1921)
On évoque à son propos l'influence de Puvis de Chavannes ou de Maurice Denis, mais aussi celle de l'école de Laethem-Saint-Martin avec en particulier Valerius de Sadeleer ou encore Gustave van de Woestyne.

ML8

ICI

dimanche 23 juin 2019

Berenice Abbott - New York at night (1932)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la photographe américaine Berenice Abbott (1898-1991).
Comme beaucoup d'artistes et d'intellectuels européens et américains à cette époque, elle choisit au début des années 1920 de s'installer à Paris, alors dominée par les surréalistes.
C'est là, grâce à Man Ray qui l'a prise sous son aile, qu'elle fait la connaissance d'Eugène Atget (voir 27/11/2011) pour l'oeuvre de qui elle se passionne.
En 1928 elle acquiert une partie du fonds du maître français et l'expose à Paris, puis à New York où elle revient définitivement s'installer en 1929;  c'est ainsi que Berenice Abbott va dès lors jouer un rôle considérable dans la conservation, la promotion et la diffusion de l'oeuvre d'Atget.

B. Abbott - Herald Square, NYC (1936)


Aux États-Unis elle est choisie par l'administration américaine pour collaborer au projet documentaire de la Work Progress Administration sur la ville de New York, alors plongée comme tout le pays dans la Grande Dépression, la pire crise économique du XXème siècle.
De cette commande gouvernementale va naître sa série sans doute la plus célèbre, Changing New York, composée de 305 clichés. "Le tempo de la ville n'est pas celui de l'éternité, écrit-elle, ni celui du temps, mais celui de l'éphémère. C'est pour cette raison qu'un tel enregistrement revêt une importance particulière, tant documentaire qu'artistique."
Ces deux clichés font partie de ce travail.

JP4 ICI