In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 20 mai 2018

M.S. - Millenium Wheel (1999)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Matt Stuart (b.1974), membre de la coopérative Magnum Photos et du collectif de photographes de rue In-Public.

M.S. - London, Oxford Street (2014)
Du premier, pris à ses débuts, il dit que c'est la première photo qu'il a considérée digne d'être conservée, ICI...
Il a, en quelques minutes, pris tout un rouleau de pellicule de cet homme qui assistait à l'érection de la Millenium Wheel, et un seul était valable : celui-ci, le seul sur lequel la selle de la bicyclette n'était pas rognée.
Le second cliché, une photo d'index (au pluriel) accompagnés d'un slogan sur le flanc d'un autobus, est encore un belle illustration de l'opportunisme et de l'humour délicat de Matt Stuart.

samedi 19 mai 2018

Picasso - Cabeza de toro (1943)
Une image et des mots. Cette oeuvre de Picasso, et ce qu'il en dit, illustrent pour moi l'essence même de l'inspiration.

"Un jour j'ai trouvé dans un tas de ferraille une vieille selle de vélo à côté d'un guidon rouillé. Immédiatement, les deux objets se sont associés dans mon imagination. L'idée de la tête de taureau m'est venue à l'esprit sans réfléchir. Je n'ai eu qu'à les souder.
[....] Peut-être aurais-je dû jeter la tête de taureau, la jeter dans un ruisseau, n'importe où, mais la jeter. Alors un ouvrier serait passé et l'aurait ramassée. Peut-être se serait-il rendu compte qu'avec cette tête de taureau il pouvait faire une selle et un guidon de vélo.
Et il l'aurait fait. Ça aurait été extraordinaire."

BH5

ICI

dimanche 13 mai 2018

Tami Bone - Storm (2012)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la texane Tami Bone (b.1957), qui nourrit son art des souvenirs de son enfance et dans l'univers de qui je n'entre qu'avec réserve.
Il y a une bonne part de son travail que je ne me sens pas la possibilité - ni l'envie - de partager; ce que racontent la plupart de ses clichés m'est trop étranger, ou lui est trop personnel..; ce qui revient au même.

T.B. - série Mythos, Untitled (2012)







À propos de la série Mythos, d'où sont extraites ces photos, elle dit ceci : Ce travail est mon histoire. Les images sont parfois, mais pas toujours, la construction de plusieurs images. Chacune commence par des notes prises à propos d'un souvenir particulier ou d'une image de mon enfance...
Mais j'aime les deux que voici, aussi bien d'un point de vue esthétique que sur un plan narratif ; j'y trouve la place d'y créer "mon" histoire.
HN2
ICI

dimanche 6 mai 2018

H.R.N. - Irises in the garden (1882)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Henry Roderick Newman (1843-1917), associé à la tradition préraphaélite et particulièrement connu pour ses aquarelles détaillées représentant des paysages, des architectures et des scènes de la nature. Né à Easton, New York, il entreprend en 1860 des études de médecine pour suivre les pas de son père, mais les abandonne un an plus tard, à son décès et alors qu'il n'a que 18 ans, pour se consacrer à la peinture. 
H.R. Newman - The priest's garden
(1883)

Inspiré par les œuvres des préraphaélites anglais, Newman partage leur souci du détail, leur quête de vérité dans la représentation de la nature et leur fascination pour l'esthétique médiévale. En 1864, il devient membre de l'association des American Pre-Raphaelites.
Au printemps 1870, il se rend en France et suit brièvement les enseignements de Jean-Léon Gérôme, mais l'irruption de la guerre franco-prussienne le pousse en Italie, où il passera le reste de sa vie. C'est là, sur la côte toscane, qu'il a peint ce jardin de curé baigné de lumière, au bord du golfe éminemment romantique de La Spezia, ce golfe de la mer de Ligurie que l'on surnomme Golfe des Poètes. Shelley s'y est noyé.

samedi 5 mai 2018

E. Schiaffino - Portrait de Margot (1890)
Une image et des mots. C'est à l'occasion d'un dîner de têtes au Musée des Beaux-Arts de Buenos Aires que j'ai découvert il y a de ça une vingtaine d'années la peinture de l'argentin Eduardo Schiaffino (1858-1935) ; il en avait été le directeur et y avait joué un rôle déterminant dans l'institutionnalisation de l'art dans son pays.
Élève de Puvis de Chavannes, il est maintenant presque oublié et c'est donc avec plaisir que je publie aujourd'hui ce Portrait de Margot (1890). Cet air de lassitude un peu agacée sur son joli visage, est-ce qu'il s'adresse à un amoureux trop peu audacieux qui lui dit des poèmes au lieu de la courtiser? Ou bien (effet Koulechov ?) est-ce juste une idée née à la lecture de ces quelques vers ? Ils sont d'un autre argentin, Julio Cortazar, extraits de Cinco últimos poemas para Cris.

Ahora escribo pájaros.
No los veo venir, no los elijo,
de golpe están ahí, son esto,
una bandada de palabras
posándose
una
a
una
en los alambres de la página,
chirriando, picoteando, lluvia de alas
y yo sin pan que darles, solamente
dejándolos venir. Tal vez
sea eso un árbol
o tal vez
el amor,
[.....]
No te voy a cansar con más poemas.
Digamos que te dije
nubes, tijera, barriletes, lápices,
y acaso alguna vez
te sonreíste.

***

Maintenant j'écris des oiseaux.
Je ne les vois pas venir, je ne les choisis pas,
d'un coup ils sont là, ils sont ceci,
une nuée de mots
se posant
un
par
un
sur les fils de fer de la page,
piaillant, picorant, pluie d'ailes
et moi sans pain à leur donner, les laissant
seulement venir. Peut-être
est-ce cela un arbre
ou peut-être
l'amour.
[.....]
Je ne vais pas te fatiguer avec d'autres poèmes.
Disons que je t'ai dit
nuages, ciseaux, cerfs-volants, crayons,
et peut-être qu'une fois
tu as souri.

Lectionnaire d'Henri III Une image et des mots. En ce surlendemain de Fête du travail... Ce que veut dire la parabole des ouvriers ...