In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 4 novembre 2017

Tom Bob
Une image et des mots. Une oeuvre du street-artist américain Tom Bob, que j'ai récemment découvert et dont je ne sais pas encore grand chose mais dont on peut voir davantage ICI.
Depuis quelques mois, les passants découvrent dans les rues de New York ses détournements pleins d'humour et de poésie des matériels urbains les plus triviaux - bouches d'égout, compteurs électriques, tuyaux en tous genres.
 Cette poésie-là est-elle une transfiguration de la réalité pour en révéler la magnificence, telle que la traquait Francis Ponge dans Le parti pris des choses ?
Non sans doute, puisque le poète s'en tenait à la dire telle qu'elle est, quand le travail de Tom Bob est plutôt une mise à distance de cette réalité derrière des artifices qui en dissimulent la laideur. Mais peu importe... Les lignes qui suivent sont du poète et elles parlent des montres "dont le principe est fait de roues qui tournent à des très inégales vitesses, quoiqu'elles soient agies par un unique moteur."

dimanche 29 octobre 2017

Wols - Portrait de Nina Engel (1932)
Le vide-grenier du dimanche. Un beau portrait, et une aquarelle et encre de Chine. Deux oeuvres de l'artiste allemand multi-facettes Wols, de son vrai nom Alfred Otto Wolfgang Schulze (1913-1951). Après un premier séjour en France au début des années 30, au cours duquel il rencontre Fernand Léger, Calder, Giacometti, et la nébuleuse Surréaliste, il y revient en 1933 pour fuir le nazisme et survit d'abord grâce à la photographie.

Wols - L'inaccessible rocher (1940)
Sa courte vie sera toujours chaotique, marquée par l'errance et la dépendance à l'alcool, jusqu'à sa mort accidentelle, après l'ingestion d'une viande avariée, en 1951.
"L'image, a-t-il dit, peut avoir une relation avec la nature comme une fugue de Bach avec le Christ. Alors ce n'est pas une imitation, mais une création analogue."
Pour en savoir plus, c'est ICI.
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dimanche 22 octobre 2017

Lee Acaster - Breakthrough (2015)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'anglais Lee Acaster. 
Ce n'est pas que je sois amateur des photographies de paysages très travaillées - même si elles sont souvent très belles (cf. National Geographic) -, mais le regard de Lee Acaster m'a plu.

Lee Acaster - Tempest (2015)






In photography terms, I think I often see the landscape with a slightly darker view than some. I'm naturally drawn to those elements that have a sense of disquiet and tension about them, and often make them the subject of my images.
Chaque paysage est un état d'âme, écrivait Amiel dans son Journal.
Pour en découvrir davantage sur le travail de Lee Acaster, c'est ICI.

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samedi 21 octobre 2017

   
Patricia Piccinini - The young family (2003)
 Une image et des mots. Pour les grecs anciens la Chimère est un animal fabuleux mi-chèvre mi-lion et dont la queue est un serpent. Sur l'ordre de Iobatès, de qui elle ravageait le royaume, elle sera mise à mort par Bellérophon chevauchant Pégase.

Par antonomase, elle désigne aujourd'hui un embryon hybride issu de souches animales et humaines, et fruit des recherches menées dans le monde médical dans le but de produire des organes propres à la transplantation. Des porcs ou des moutons pourront ainsi, par exemple, être porteurs de foies humains. Si nous n'en sommes pas encore aux créatures que rencontre le héros de HG Wells - Edward Pendrick - dans L'île du Docteur Moreau, ces travaux suscitent déjà de sérieuses inquiétudes au sein même de la communauté scientifique. Pourtant, les Instituts Nationaux de Santé nord-américains (NIH) ont décidé la levée des mesures prises en septembre 2015 qui visaient à interdire le financement de ces recherches par le gouvernement.
Bref..., après ces quelques digressions préliminaires que m'a d'abord inspirées cette image, voici les quelques lignes du mathématicien philosophe Gilles Châtelet, extraites de son pamphlet Vivre et penser comme des porcs (1999) auquel elle m'a fait penser.

L'heure allait bientôt sonner de remettre les pendules à l'heure! Il faudrait moins de trois ans pour dissiper le charme et assurer le triomphe des années 80, écoeurantes d'ennui, de cupidité et de bêtise, années des "révolutions conservatrices" néolibérales, années cyniques de Reagan ou de Thatcher... et de l'hypocrite trivialité de l'ère Mitterand, années de la contre-attaque planétaire des imbéciles ulcérés par l'arc-en-ciel de générosité et de liberté entrouvert pendant quinze ans. L'heure serait désormais celle de la Main invisible du marché, qui ne prend pas de gants pour affamer et broyer sans bruit, invincible parce que faisant pression partout et nulle part, mais qui pourtant, comme Dieu a besoin des hommes, avait besoin d'une voix. Elle était toute désignée.
La Contre-Réforme libérale, mercenaire zélé, allait offrir les services classiques de l'option réactionnaire, ceux d'une alchimie sociale capable de transformer en force politique ce qui finit toujours par exsuder des classes moyennes : crainte, envie et conformisme.

PF8
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