In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 7 mai 2011

Anon. - Trip to Mars, Carnival Circus (1911)
Une image et des mots. Que penser devant cette baraque de foire qui promet un voyage sur Mars pour quelques cents ? Métaphore du désir d’évasion et de connaissance, ou au contraire illustration d’une illusion qui maintient les foules dans un rêve inaccessible ?
Kant, dans son essai Qu’est-ce que les Lumières ? (1784), invite l’humanité à sortir de sa "minorité", cet état d’aveuglement intellectuel où l’on préfère croire ce que l’on nous propose plutôt que d’exercer notre raison.
Cette attraction foraine pourrait alors symboliser le choix fondamental qui s’offre à chacun d'entre nous : 
se laisser séduire par l’illusion ou chercher la vérité en faisant usage de son esprit critique.

Mais voilà que j'entends crier de tous côtés : " Ne raisonnez pas ! " L'officier dit : " Ne raisonnez pas, faites vos exercices ! " Le percepteur : " Ne raisonnez pas, payez ! " Le prêtre : "Ne raisonnez pas, croyez ! " [...] Les lumières se définissent comme la sortie de l'homme hors de l'état de minorité, où il se maintient par sa propre faute. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute quand elle résulte non pas d'un manque d'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. "Sapere aude !" Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des lumières.

dimanche 1 mai 2011

Laurent de la Hyre
Saint Pierre guérissant les malades
(1635)

Le vide-grenier du dimanche. Le 1er mai de chaque année, de 1630 à 1730 à l'exception de 1683 et de 1694, la Confrérie des Orfèvres a offert un tableau à Notre-Dame, en hommage à la Vierge Marie : ce sont les Mays de Notre-Dame-de-Paris.
Elle a pour cela fait appel à toutes les figures majeures de la peinture française du XVIIe dont certains grands noms figurent plusieurs fois dans la liste des heureux élus. 

Eustache le Sueur
Le prêche de saint Paul
(1649)
C'est le cas de Laurent de la Hyre (1606-1656), dont j'ai choisi ici Saint Pierre guérissant les malades de son ombre, qui a été sollicité deux fois, en 1635 et 1637.

À une époque où les musées n'existaient pas, recevoir une commande était un honneur très convoité par les maîtres du Grand Siècle, pour la visibilité exceptionnelle que l'exposition à Notre-Dame donnait à leurs oeuvres.

dimanche 24 avril 2011

Evan Wilson - Mending the kimono
(2006)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre réaliste américain Evan Wilson (b.1953).
Il doit à l'enseignement de son mentor, Joseph Sheppard, qui formait ses élèves à l'art des grands maîtres du XVIIe siècle comme Rubens, Rembrandt, Michel-Ange ou Léonard de Vinci, son goût pour les tissus exotiques et l'art de les représenter, dans lequel il excelle.

Evan Wilson - The peacock kimono
(2009)
C'est en copiant les portraits de la National Gallery of Art, à Washington, que j'ai été fasciné par leur habileté à restituer le brillant d'un bouton, ou le détail complexe d'un vêtement royal.
Je reste fidèle à la tradition des grands maîtres. Moi aussi, je m'en tiens à la lumière naturelle... ICI

YT1
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dimanche 17 avril 2011

Luigia Pansera - Solitude (2009)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Luigia Pansera, photographe et vidéaste italienne qui s'est spécialisée avec son époux Giuseppe dans le documentaire nuptial....  
L.P. - Milk #3, Epilogue (2009)










Ils ont créé ensemble la société Evergreen Films, ICI qui a pour objet de documenter les plus belles histoires d'amour (la vôtre, donc), aux quatre coins du monde.
Je ne connais pas grand-chose du travail photographique qu'elle mène parallèlement à cette activité "alimentaire", mais je suis tombé un peu par hasard sur ces deux photos plutôt conceptuelles qui m'ont vraiment plu...

TW1
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samedi 16 avril 2011

Botticelli - Le printemps (détail)
(c.1480)
Une image et des mots. Un détail du chef-d'oeuvre de Sandro Botticelli et, pour aller avec, quelques lignes extraites de Système de l'idéalisme transcendantal (1800), du philosophe allemand Schelling, une oeuvre de jeunesse et néanmoins un ouvrage majeur de l'idéalisme allemand.

Ce que nous appelons nature est un poème qui repose caché, en une écriture secrète et merveilleuse ; mais si l'énigme pouvait se dévoiler, nous y reconnaîtrions l'Odyssée de l'esprit qui, merveilleusement trompé, se fuit lui-même en se cherchant : car au travers du monde sensible ne s'offre que le pays de l'imaginaire auquel nous aspirons, à travers une brume à moitié transparente, comme le sens au travers des mots.

MG1 ICI