In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 3 novembre 2019

Yousuf Karsh - Winston Churchill (1941)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe portraitiste canadien Yousuf Karsh (1908-2002). D'abord celui de Winston Churchill, non seulement parce que c'est celui qui en 1941 a fait sa renommée, mais aussi parce que dans les plus de 10.000 portraits qu'a réalisés Karsh, autant privilégier ceux de personnalités que j'admire.

Y. Karsh - Martin Luther King
(1962)
Martin Luther King en fait lui aussi évidemment partie. Mais comment peut-on admirer à la fois un guerrier et un pacifiste ? Serait-ce que mon panthéon est décousu ? The answer, my friend, is blowing in the wind....

samedi 2 novembre 2019

Frederic Edwyn Church - River of light (1877)
Une image et des mots. L'américain Frederic Edwin Church (1826-1900) était une figure majeure de l'École de peintres paysagistes de l'Hudson River School, déjà évoquée ici avec Bierstadt en juillet 2008.
À deux reprises, celui qui fut surnommé le Michel-Ange du paysage part en Amérique du sud, inspiré par les récits d'Alexandre de Humboldt, auteur du Voyage en Amérique équinoxiale et à qui l'on doit notamment l'exploration du Brazo Casiquiare, ce cours d'eau qui relie les bassins hydrographiques de l'Orénoque et de l'Amazone.

Ce tableau, River of light (1877), fruit de ces voyages, est conservé à la National Gallery of Art de Washington qui présente ainsi le peintre :
"Comme son maître Thomas Cole, Church exprime en célébrant dans ses paysages les merveilles apparemment infinies de la nature un sens stupéfiant du sublime. L'artiste consacrait énormément de temps à l'étude scientifique, convaincu que la connaissance de l'optique, de la météorologie, de la botanique et de l'écologie apporterait beaucoup à son travail."

Pour aller avec, j'ai choisi les mots de Roberto Juarroz, extraits de sa Dixième poésie verticale.

Eras el portador de la aventura
el huéped de lo insólito,
Titular de los trajines del milagro,
depositario de las rúbricas del viento,
capitán del azul inesperado,
reinventor general de lo existente.

No importa que las costras de la vida
sometieran tu heráldico penacho.
No importa que tu enorme expectativa
se hundiera en los sarcófagos bruñidos.
No importa que tus manos siempre abiertas
te las hayan cerrado con usuras.
No importa que tus sueños para todos
se volvieran un sueño para nadie.

Basta sencillamente que hayas sido
lo que alguna vez fuiste :
un hueco de tos joven
en la cueva envejica del mundo.

***

Tu étais le porteur de l’aventure,
l’hôte de l’insolite,
maître des allées et venues du miracle,
dépositaire des rubriques du vent,
capitaine du bleu inespéré,
réinventeur général de l’existant.

Peu importe que les croûtes de la vie
aient soumis ton panache héraldique.
Peu importe que ton énorme attente
se soit enfouie dans les sarcophages polis.
Peu importe que tes mains toujours ouvertes
aient été fermées par l’usure.
Peu importe que tes rêves pour tous
ne soient devenus un rêve pour personne.

Il suffit simplement que tu aies été
ce qu’un jour tu fus :
une caverne de jeune toux
dans la grotte vieillie du monde.

PF9

ICI

dimanche 27 octobre 2019

J. Ahn - Untitled

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain d'origine coréenne Jonathan Jungsuk Ahn (b.1977). D'abord formé à Boston, où dès l'âge de sept ans il commence à étudier l'art avec Nancy Angell-Rickenbacker, ancienne élève de Picasso et Kokoschka qui va devenir son mentor, il va séjourner ensuite à Paris où il fréquentera assidûment les musées pour y étudier les grands maîtres.

J.A. - Seoul
Il s'installe enfin à San Francisco où il décroche un MFA (master in Fine Arts) ; c'est là qu'il réside et travaille toujours aujourd'hui.
Son oeuvre, dans un style qui fusionne habilement réalisme et impressionnisme, s'inspire souvent de scènes quotidiennes et de paysages urbains, et se distingue par une grande précision technique.
"There is a narrative quality to the painting. But through image, mood and design, I try to convey personal feeling. [...] I'm trying to convey basic human emotions without being overt."

RN2

ICI

samedi 26 octobre 2019

Une image et des mots. Une photo anonyme pêchée sur le net, un néon grillé, quelques mots de Jacques Maritain à Joan Estelric..

"Une fois déchaîné le désastre, seulement demeurent des questions individuelles, qui dépendent de la position morale et de la perspective propre de chacun. et auxquelles il serait injuste de vouloir donner une réponse universelle.
En de tels moments, chacun va, dans la nuit, là où sa conscience le porte."

O.S. - Nature morte (2015) Une image et des mots. " L’escargot est naturellement héroïque, disait Alexandre Vialatte, car il ne recule...