In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 18 juillet 2009

James Brenan - The finishing touch (1876)
Une image et des mots. Ce beau tableau de James Brenan (1837-1907) vaut aussi pour sa valeur documentaire. 
Après la Grande Famine qui a frappé l'Irlande au milieu du 19ème siècle, des millions d'Irlandais ont émigré vers les États-Unis. Double sens du titre, The finishing touch, où l'on voit ici un père de famille, infirme, poser sa main sur la "travel box" de son enfant alors que le peintre en lettres finit d'y inscrire son nom et sa destination : O'Connor, New York.
Les mots sont de Voltaire, extraits de son Dictionnaire philosophique.

Prêtres idiots et cruels ! À qui ordonnez-vous le carême ! Est-ce aux riches ? Ils se gardent bien de l'observer. Est-ce aux pauvres ? Ils font carême toute l'année. Le malheureux cultivateur ne mange presque jamais de viande et n'a pas de quoi acheter du poisson. Fous que vous êtes, quand corrigerez-vous vos lois absurdes ?

AH2
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dimanche 12 juillet 2009

A. Statler - Subway Station, NYC (1960s)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du peintre et photographe américain Alfred Statler (1916-1984). 
Il sert dans une unité photographique pendant la Seconde guerre mondiale puis, de retour à New York, intègre le Cooper Institute, une université privée inspirée du modèle français de l'École Polytechnique. 

A.S. - New York street night scene
(1950s)




Son fondateur, le politicien philanthrope Peter Cooper, souhaitait une grande école qui fût accessible à tous selon leurs mérites, indépendamment de la race, du sexe, de la religion, de la richesse ou du statut social. 
Après un séjour de deux ans à Paris avec son épouse, où il va étudier la peinture auprès de Fernand Léger, Statler revient dans sa ville natale. Il va s'y consacrer à la Street photography et collaborer avec les plus grandes publications : Life, The Saturday Evening Post, The New York Times, Times Magazine...

dimanche 5 juillet 2009

Thomas W. Dewing - The spinet (1902)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'impressionniste américain Thomas Wilmer Dewing (1851-1938).
En 1876 il part pour Paris, suivre à l'Académie Julian l'enseignement de Gustave Boulanger et de Jules Lefebvre.

Thomas W. Dewing
Recitation (1891)

De retour au États-Unis, il est en 1898 membre fondateur des Ten American Painters, un groupe de peintres en rupture avec le mercantilisme et le conservatisme de l'establishment artistique américain hostile à leur style impressionniste.
C'est évident, je ne publie rien sur ce blog qui ne me plaise pas...; je n'éprouve donc pas, en général, le besoin de dire à quel point j'apprécie l'artiste que je choisis de présenter. 
Mais Dewing est un peintre que j'aime vraiment beaucoup, en particulier pour l'atmosphère si particulière qui se dégage de ses tableaux et dont la deuxième toile, Recitation,  très "tonaliste", est caractéristique.
JR1

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samedi 4 juillet 2009

(A/U)
Une image et des mots.
Le dernier baiser avant la guerre, pour le soldat Joe Sunseri et son amie Alma Teresi. Cette photo, dont j'ignore l'auteur, a été prise le 11 mars 1941 et fait partie des archives du Los Angeles Herald Examiner.

Les mots sont extraits de Invitation à la philosophie des sciences, de Bruno Jarrosson.

"Supposons deux individus A et B.
A se trouve dans une pièce soumise à un champ de gravitation g.
B se trouve dans une pièce qui subit vers le haut un mouvement uniformément accéléré, avec une accélération g dirigée vers le haut.
B a la sensation d'être attiré vers le sol avec une accélération g et il semble que sa situation soit identique à celle de A.
Einstein pose la question suivante: A et B ont-ils, à supposer qu'ils soient enfermés dans leur pièce, un moyen de distinguer s'ils subissent un champ de gravitation ou une accélération?
Peuvent-ils imaginer une expérience qui permettrait de trancher entre les deux hypothèses?
"

dimanche 28 juin 2009

Quentin Metsys - Le prêteur et sa femme (1514)
Le vide grenier du dimanche. Deux oeuvres du primitif flamand Quentin Metsys (1466-1530). Le prêteur et sa femme (1514), exposé au Louvre, où l'artiste met sa virtuosité au service de la morale autant qu'à celui du souci documentaire; les pièces d'or qui détournent l'épouse de son missel sont à cet égard un élément suffisamment explicite. À moins que son regard ne soit désapprobateur, ce qui revient au même quant aux intentions moralisatrices de l'oeuvre.

Le prêteur et sa femme (détail)





Un détail m'a toujours intrigué dans ce tableau. Il fait jour, comme on le voit à la fenêtre qui se situe hors champ, à la droite du prêteur, et dont on peut admirer les petits vitraux dans le miroir posé devant lui. Cette fenêtre, près de laquelle l'homme au bonnet rouge s'est installé pour lire, on en voit d'ailleurs aussi le reflet dans la carafe posée sur l'étagère.
Il fait jour, donc.
Alors, qu'est-ce que ce carré noir que l'on aperçoit par la porte entre-baillée, derrière les deux personnages qui discutent dans la pièce voisine, et qui ressemble à une fenêtre ouverte sur la nuit ? Une allégorie de plus dans un tableau qui en regorge ? À moins que cette porte n'ouvre pas sur une arrière-boutique mais sur la rue, où les deux personnages se seraient arrêtés pour discuter ; dans ce cas la fenêtre obscure serait celle d'une autre maison...
Ma langue au chat...

Q.M. - L'affreuse duchesse
(1513)

Sur la deuxième de ces oeuvres je ne vais pas m'attarder ; plusieurs hypothèses circulent sur l'identité incertaine de cette dame.
Ce qui est sûr en tous cas, c'est que c'est d'elle que s'est inspiré le grand illustrateur anglais John Tenniel (1820-1914) pour créer son personnage de la duchesse dans Alice au Pays des Merveilles (et non celui de la Reine de Coeur comme il est dit erronément dans le beau livre de la National Gallery de Londres où est conservé ce tableau).

JP4 ICI