In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 6 juin 2009

Sebastiao Salgado - Amazonas (2009)
Une image et des mots. L'image, c'est une photo de la forêt amazonienne par Salgado, la Sierra Maraui au coeur du territoire Yanomami.
Les mots sont de Fénelon, extraits du Livre VII des Aventures de Télémaque, (1699).

 "Quand on leur parle des peuples qui ont l'art de faire des bâtiments superbes, des meubles d'or et d'argent, des étoffes ornées de broderies et de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l'harmonie charme, ils répondent en ces termes :
"Ces peuples sont bien malheureux d'avoir employé tant de travail et d'industrie à se corrompre eux-mêmes ! Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent : il tente ceux qui en sont privés de vouloir l'acquérir par l'injustice et par la violence. Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu'à rendre les hommes mauvais ?"
DS1

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dimanche 31 mai 2009

A.W.G. - Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur finlandais Axel Waldemar Gallén (1865-1931), plus connu sous le nom de Akseli Gallen-Kallela. 
Il est né dans le petit port de pêche de Pori, à une époque où la Finlande, alors constituée en grand-duché, fait partie de l'Empire russe. Au lycée d'Helsinki l'enseignement lui est dispensé en suédois ; une langue qui est toujours parlée par la classe possédante et dominante, vestige de l'époque où le pays faisait partie du royaume de Suède. Mais chez lui, à la campagne, Gallén découvre au contact des paysans la langue et les anciens récits finnois.
A. G-K - Nuit de printemps (1915)

C'est encore lycéen, dès 1878,  que très tôt passionné par le dessin il commence à se former à l'Académie des beaux-arts d'Helsinki..
En 1884 il part pour Paris, où il suit les enseignements de l'Académie Julian et de l'Atelier Cormon. Il y peint la bohème des cafés Montmartrois et du Quartier Latin, que fréquente la colonie des artistes nordiques, Strinberg, Much, Thaulow...

RS1

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dimanche 24 mai 2009

José Alemany - Cigarillos (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe espagnol José Alemany Bori (1895-1951), natif de Catalogne et imprégné de l'esprit Noucentiste qui prévalait dans la province à son époque. Très impliqué politiquement, pacifiste et républicain, il quitte l'Espagne et s'exile aux États-Unis pour y étudier la psychologie, tout en donnant des cours de langue et littérature espagnole à l'université de Syracuse, dans l'État de New York.
J. Alemany - Ssh... (1939)
"La photographie n'est pas seulement un moyen d'enregistrer ce qui nous entoure, mais aussi d'interpréter notre monde et de révéler quelque chose de nous même dans le processus."
Passionné de littérature, lecteur avide et polyglotte qui fréquente Einstein, Bertrand Russell, Igor Stravinsky ..., ce contemporain de Doisneau influencé par Stieglitz et le pictorialisme et disparu trop jeune est aujourd'hui largement méconnu...
BH1

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samedi 23 mai 2009

Lecomte de Nouy - Mademoiselle de Maupin (1902)

Une image et des mots. J'évoquais dans une publication de mars le roman épistolaire inspiré à Théophile Gautier par Madeleine de Maupin, une actrice dont voici le portrait réalisé en 1902 par Lecomte du Nouy, élève de Gérôme et de Signol.

Pour aller avec, voici quelques lignes de la préface de cet ouvrage, dans lesquelles Gautier, chantre de l'art pour l'art, ironise sur l'utilité du beau.

Rien de ce qui est beau n'est indispensable à la vie. On supprimerait les fleurs, le monde n'en souffrirait pas matériellement ; qui voudrait cependant qu'il n'y eût plus de fleurs ? Je renoncerais plutôt aux pommes de terre qu'aux roses, et je crois qu'il n'y a qu'un utilitaire au monde capable d'arracher une plate-bande de tulipes pour y planter des choux. À quoi sert la beauté des femmes ? Pourvu qu'une femme soit médicalement bien conformée, en état de faire des enfants, elle sera toujours assez bonne pour des économistes. À quoi bon la musique ? À quoi bon la peinture ? Qui aurait la folie de préférer Mozart à M. Carrel ? Et Michel-Ange à l'inventeur de la moutarde blanche ? Il n'y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature.