In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 17 avril 2021

Obiadun Olaku, Salvation Hill, Lagos (2018)

Une image et des mots. Ce tableau du peintre nigérian Obiadun Olaku m'a fait penser à un poème de Kenneth Patchen, extrait de The Collected Poems réédité par New Directions Books en 1967.

It is said that
Once, before the coming of man,
A hill caught fire, and the goddess Anna
Died, screaming in the flames, her womb
Burning like a sack of oil.
Next day the world split into four parts:


The place of water,
The place of heaven,
The place of mind,
And the place of air...

It is told that land did not exist at all,
Though many people knew nothing else.

On that hill strange things embraced,
And their children hated the earth kind.

***

On dit que
Jadis, avant la venue de l'homme,
Une colline s'embrasa et la déesse Anna
Périt, hurlant dans les flammes, son ventre
Brûlant comme une outre d'huile.
Le jour suivant, le monde se divisa en quatre:
Le lieu de l'eau,
Le lieu du paradis,
Le lieu de l'esprit,
Et le lieu de l'air...

On dit que la terre n'existait pas,
Bien que beaucoup ne connussent rien d'autre.

Sur cette colline des êtres étranges s'étreignaient,
Et leurs enfants haïssaient ce qui venait de la terre.