In girum imus nocte et consumimur igni

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lundi 4 novembre 2024

Markus Hartel - Sans titre
Une image et des mots. 
Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur partage.. Échangez votre pomme avec quelqu'un, disait à peu près le dramaturge irlandais George Bernard Shaw, et vous n'aurez toujours qu'une pomme ; échangez votre idée, et vous aurez chacun deux idées..
C'est aussi traiter de leur confrontation, et inévitablement en venir au sujet de la tolérance.

Moins les gens ont d'idée à exprimer, plus ils parlent fort, écrivait François Mauriac dans Le pays sans chemin (1951).

L'image est du photographe allemand Markus Hartel, et les mots qu'elle m'inspire sont de Pierre Bayle, précurseur de Locke et de Voltaire, extraits de son Commentaire philosophique II (1636)

Il n'y a pas, dit-on, de plus dangereuse peste dans un État que la multiplicité de religions, parce que cela met en dissension les voisins avec les voisins, les pères avec les enfants, les maris avec les femmes, le Prince avec ses sujets. Je réponds que bien loin que cela fasse contre moi, c'est une très forte preuve pour la tolérance ; car si la multiplicité des religions nuit à un État, c'est uniquement parce que l'une ne veut pas tolérer l'autre [.....], c'est là l'origine du mal.

dimanche 3 novembre 2024

Alex Howitt - Rain (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe londonien Alex Howitt (b.1964). Voici quelqu'un dont je ne sais rien, sinon qu'il a déjà été publié dans Vogue, et c'est un peu par hasard que je suis tombé sur plusieurs de ses photographies. 

Alex Howitt - Untitled

Sans doute j'aurais dû attendre d'en savoir davantage sur lui pour mieux le présenter, mais les deux clichés que voici me plaisent vraiment beaucoup ; au point que j'ai eu envie de les partager sans attendre..

Netsuke (fin 18e - début 19e)
Le vide-grenier du dimanche. Le netsuke est un petit objet sculpté en bois, ivoire, os, corne ou autre matériau, qui a ses origines dans la culture japonaise dès le XVIIe siècle. Utilisé historiquement comme accessoire de mode, le netsuke jouait d'abord un rôle fonctionnel : il servait à fixer des objets du quotidien, comme une bourse, un inrō (petit coffret) ou une pipe, au cordon de l'obi (ceinture) du kimono, les vêtements traditionnels japonais n'ayant pas de poches.

Netsuke (fin 18e)
Les netsuke sont des objets d'une grande finesse artistique, souvent sculptés en formes animales, végétales, humaines ou fantastiques, et chaque pièce est unique. Certaines sculptures racontent des histoires ou représentent des personnages de la mythologie et du folklore japonais. Avec le temps, les netsuke sont devenus des objets de collection prisés pour leur complexité esthétique et le savoir-faire artisanal qu’ils reflètent.
Ils sont aujourd'hui considérés comme des œuvres d'art à part entière, collectionnées pour leur beauté et leur valeur historique.

BS4

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samedi 2 novembre 2024

Matt Black - Dewey County
Une image et des mots. Un cliché de Matt Black (voir février 2018), extrait de sa série "Géographie de la pauvreté", et quelques vers du poète espagnol Miguel Florián Ocaña.

Los días se parecen a los pájaros
-vienen y luego van- y siempre dejan
una herida de luz. Huele a musgo su vuelo,
a países de escarcha,
a savia de madroños escondidos...
(Hay una fuente oculta que derrama blancos ríos de sed, y un campanario
azul, mecido por el viento).
De qué cielo, de qué elevada dicha,
los pájaros descienden. De qué amor.
Los días se parecen a los pájaros,
igual tristeza dejan cuando pasan,
la misma oscuridad, igual silencio.

***

Les jours ressemblent aux oiseaux
– ils viennent puis s’en vont – et laissent toujours
une blessure de lumière. Leur vol sent la mousse,
les contrées de givre,
la sève des arbousiers cachés…
(Il y a une source secrète qui répand
des rivières blanches de soif, et un clocher
bleu, bercé par le vent).
De quel ciel, de quel bonheur élevé,
descendent les oiseaux. De quel amour.
Les jours ressemblent aux oiseaux,
ils laissent la même tristesse lorsqu’ils passent,
la même obscurité, le même silence.

HB3 ICI