In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 14 août 2016

O.B. - Portrait de deux filles (1896)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Olga Boznanska (1865-1940), personnalité marquante de la peinture polonaise de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle. Formée à Munich dans les écoles privées de Karl Kricheldorf et Wilhelm Dürr (les femmes n’étaient pas admises à l’Académie des Beaux-Arts), elle s’installe à Paris en 1898 et se consacre surtout aux portraits et aux scènes intimistes. Contrairement aux impressionnistes auxquels on l’a parfois associée, elle utilise volontiers le noir et des couleurs sourdes, peint presque toujours en atelier et privilégie l’analyse psychologique à la capture d’un instant fugitif.
O.B. - Dans l'orangerie (1890)

Le portrait le plus célèbre de Boznanska est sans doute La jeune fille aux chrysanthèmes, mais celui-ci me semble tout aussi intense, peut-être même plus énigmatique. Quant à cette jeune fille dans une orangerie, le critique William Ritter, dans un article de 1896 pour la Gazette des Beaux-Arts, l’avait rapprochée de Serres chaudes, un recueil de poèmes publié en 1889 par Maeterlinck.
                                               O serre au milieu des forêts !
Et vos portes à jamais closes !
Et tout ce qu'il y a sous votre coupole !
Et sous mon âme en vos analogies !

samedi 6 février 2016

Ménologe de Basile II
Une image et des mots. On connaît la formule de Simonide : « La peinture est une poésie muette ». Mais ce n’est pas pour autant que toutes les oeuvres peintes exsudent le silence au point de le rendre presque tangible, comme chez Hopper ou chez Vermeer.
Ce n’est pas le cas par exemple (ni sans doute l'intention) de cette image issue du Ménologe de Basile II - un célébrissime synaxaire byzantin du Xe siècle conservé au Vatican - qui représente Saint Jean le Silenciaire, et où il nous semble entendre autour de celui qui a fait vœu de se taire tous les bruits de la nature et la clameur des éléments.
Les mots qui suivent et que j'ai choisis pour accompagner cette image sont de Maurice Maeterlinck, extraits du "Trésor des humbles" (1896). « Il est des individus qui n’ont pas de silence, et qui tuent le silence autour d’eux, et ce sont les seuls êtres qui passent vraiment inaperçus » car « nous ne pouvons nous faire une idée exacte de celui qui ne s’est jamais tu.
On dirait que son âme n’a pas eu de visage ». Et Thoreau quant à lui écrivait dans son journal, en janvier 1841 : "Je suppose que nous n'avons pas besoin d'inspiration pour parler, mais juste pour rester silencieux".

RP1 ICI