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William Hogarth - Beer Street (1751) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux gravures du peintre de William Hogarth (1697-1764) peintre, graveur et satiriste anglais, considéré comme l’un des fondateurs de l’art narratif moderne.
Fils d’un instituteur ruiné, il s’impose à Londres dans les années 1730 avec ses séries moralisatrices (A Harlot’s Progress, A Rake’s Progress, Marriage à-la-mode), de véritables “romans visuels” qui dénonçaient corruption, hypocrisie, inégalités. Son humour acide et son sens du détail ont ouvert la voie à la caricature moderne et au réalisme social.
Voici deux gravures emblématiques, visibles au Victoria and Albert Museum.
La première illustre les bienfaits de la bonne bière anglaise, l’autre les ravages du gin - famine, folie, infanticide, suicide. Hogarth y manifeste son soutien au Gin Act de 1751, destiné à endiguer un fléau social majeur, considéré alors comme la première cause de la criminalité à Londres. Importé pour la première fois des Pays Bas à la fin du 17ème siècle, le gin, abondant et bon marché, concurrença rapidement la bière anglaise ; au plus fort du Gin Craze (vers 1730), chaque Londonien consommait en moyenne plus d’un litre par semaine.
Alors que la philosophie enseigne comment l'homme prétend penser, écrivait René Daumal dans La grande beuverie, la beuverie montre comment il pense.