In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 26 juin 2011

A. Mucha - Nu studio
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés, aux dates incertaines, du peintre et illustrateur tchèque Alphonse Mucha (1860-1939), emblématique de l’Art nouveau et dont le style ornemental et fluide a marqué durablement l’esthétique de la Belle Époque. Ils ont été pris dans le studio qu'il partagea à Paris avec Gauguin lorsque celui-ci revint de Tahiti, en 1893. Formé à l’Académie des beaux-arts de Munich puis à l’Académie Julian à Paris, Mucha connaît une renommée fulgurante à partir de 1894 avec son affiche pour Gismonda, pièce de théâtre jouée par Sarah Bernhardt ; cette collaboration lui ouvre les portes de la scène artistique parisienne.

A.M. - Modèle studio
Son style - figures féminines allongées, arabesques florales, tons pastel et motifs décoratifs inspirés du symbolisme, de l’art byzantin et du folklore slave - rencontre un immense succès.
J'aime assez cette photo, ci-dessus : énigmatique, avec cette posture étrange si différente des poses que Mucha faisait habituellement prendre à ses modèles. Je ne m'explique pas non plus la présence de ce qui ressemble à une feuille de papier sous la joue de la jeune femme. Est-ce que Mucha l'a simplement laissé là, sur le tapis, ou bien est-ce qu'il l'y a mise à propos ? Et dans ce cas, pour quelle raison ? Quel événement voulait-il alors mettre en scène ?
VB1
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dimanche 19 juin 2011

Abbott Fuller Graves - The Yankee Peddler
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre de genre  et illustrateur américain Abbott Fuller Graves (1859-1936). Sa prédilection pour la peinture de jardins et de fleurs l'a conduit à Paris, pour y suivre les cours de Joseph G. Jeannin, maître reconnu de la nature morte et des compositions florales. Abbott Graves a d'ailleurs travaillé comme illustrateur pour plusieurs revues françaises de 1902 à 1905.

Abbott Fuller Graves
The dinner horn


Mais j'ai choisi ici de présenter deux oeuvres différentes, pour leur valeur documentaire.
Les "Yankee peddlers" (parfois orthographié "pedlar") étaient des marchants ambulants qui parcouraient les routes au milieu du 19ème siècle, leur carriole chargée de quincaillerie et d'épices. 
Dans le Connecticut, certains d'entre eux étaient soupçonnés de vendre de fausses noix de muscades (nutmeg) taillées dans du bois, et c'est la raison pour laquelle cet État est surnommé le "Nutmeg State".
La "dinner horn", sorte de trompe rudimentaire, servait à appeler pour le dîner le travailleur aux champs ou le pêcheur sur sa barque. Winslow Homer (1936-1910), figure majeure du réalisme américain qui fera l'objet d'une future publication, en a fait lui aussi le sujet d'une de ses toiles.
PM2

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samedi 18 juin 2011

S. McCurry - Yenesha, Perou (2004)

Une image et des mots. Ce cliché du photographe américain Steve McCurry, sur qui je reviendrai, m'a rappelé ces quelques lignes de Bernanos, extraites de son Journal d'un curé de campagne (1936).

J'ai connu aussi trop tôt la tristesse, pour ne pas être révolté par la bêtise et l'injustice de tous à l'égard de celle des petits, si mystérieuse. 
L'expérience, hélas ! nous démontre qu'il y a des désespoirs d'enfant.

PS2

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dimanche 12 juin 2011

Edward Hopper - At the window (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Edward Hopper (1882-1967), peintre américain majeur du XXe siècle, formé à la New York School of Art où il étudie avec Robert Henri, figure de proue de l'Ash Can et du du réalisme urbain. Influencé par la peinture française qu’il découvre lors de plusieurs séjours à Paris, notamment Degas et les impressionnistes, il développe toutefois un style très personnel, fait de clarté, de silence et de tension latente.

E.H. - Cape Cod in October (1946)



Définitivement estampillé - dans toutes les langues -, "peintre de la solitude", Hopper peint l’Amérique ordinaire : stations-service, motels, maisons isolées, scènes de rue ou intérieurs anonymes, en saisissant des instants figés, marqués par l’attente ou la distance émotionnelle entre les personnages. Une lumière crue découpe les formes, accentue les volumes, dramatise les atmosphères. Ses compositions, d’une rigueur presque cinématographique, ont profondément influencé le regard moderne, jusque dans le cinéma ou la photographie. 
Pour cette publication, j'ai préféré aux célébrissimes "Nighthawks" ou "Gas" deux oeuvres moins souvent mises en avant mais qui illustrent tout autant les deux éléments - obsessifs  et obsédants -, de l'univers du peintre : le paysage américain et le sentiment de déréliction de ses personnages.
Maybe I am not very human.. What I wanted to do was to paint sunlight on the side of a house.
Dans un monde agité, bruyant, saturé d’images, Hopper persiste à peindre l’immobile, le non-événement ; et c’est peut-être ça qui rend son œuvre si intensément humaine.

RP1 ICI