dimanche 28 juin 2015

Olli Kekäläinen - Echoes (2012)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe finlandais Olli Kekäläinen (b.1981), déjà présenté en février 2013. Peu exposé hors de son pays, il poursuit depuis plus de vingt ans une quête discrète de l'invisible.

O.K. - A sparse bunch (2012)
On peut penser au minimalisme japonais tant ses compositions cultivent l’épure : impression de silence, de lenteur et de zénitude, la beauté est simple.
Je n'en sais pas plus aujourd'hui qu'il y a deux ans pour ma première publication, mais Olli Kekäläinen est tellement sympathique que c'est avec plaisir que je le présente à nouveau. Pour en voir plus de son oeuvre et en apprendre toujours aussi peu sur lui, c'est ICI.

dimanche 21 juin 2015

W.C. - Roses

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste anglais William Sidney Cooper (1854-1927), formé à la School of Art de Canterbury. Installé dans la capitale du Kent, il peint surtout les prairies humides de la vallée de la Stour, avec un goût marqué pour les ciels vastes, les reflets dans l’eau et la douceur des fins d’après-midi.
Son travail est une célébration de la campagne anglaise et de ses traditions ; les belles campagnes du Suffolk et du Kent où il a pratiquement passé toute sa vie et où, comme avant lui son grand-oncle Thomas Sidney Cooper, il a avec une formidable précision naturaliste consacré la majeure partie de son art à la représentation du bétail. Le beau portrait ci-contre - dont le titre complet est Roses softly blooming -, n'entre évidemment pas dans cette catégorie.
William Sidney Cooper
Sheep grazing in a Suffolk landscape

"Nature is the fountain of all knowledge; she furnishes the original impressions upon which all subsequent observation and study is founded. As the impress is deeper, and the original character of the rock is more perfect, so will be the clearness and beauty of the stream which gushes forth from it."

Exposant régulièrement à la Royal Academy et à la Royal Society of British Artists, Cooper rencontre un public fidèle, sensible à ces visions idéalisées mais attentives aux réalités du paysage rural anglais, à une époque où celui-ci commence déjà à se transformer sous l’effet de l’industrialisation.

samedi 20 juin 2015

Sans titre

Une image et des mots. J'ignore l'origine de cette photo.
Les mots sont extraits de l'essai de Georges Bernanos, La France contre les robots, publié en 1947.

Dans la lutte plus ou moins sournoise contre la vie intérieure, la Civilisation des Machines ne s'inspire, directement du moins, d'aucun plan idéologique, elle défend son principe essentiel, qui est celui de la primauté de l'action.
La liberté d'action ne lui inspire aucune crainte, c'est la liberté de penser qu'elle redoute.

dimanche 14 juin 2015

JJ. S. - Study for a Madonna and child (1892)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglo-américain, d'ascendance irlandaise, Sir James Jebusa Shannon (1862-1923).
Né aux États-Unis, élevé au Canada, il pose ses valises à Londres à seize ans pour se former à la South Kensington School of Art, où son talent ne tarde pas à se faire remarquer.
Dans ses portraits, Shannon conjugue l’élégance du style académique à une touche plus libre, inspirée par l’impressionnisme naissant ; il devient rapidement, avec son compatriote John Singer Sargent, l’un des portraitistes les plus en vue de l'aristocratie et de la haute société britannique de la fin du XIXᵉ siècle.
JJ.S. - Rêverie (1898)

En 1891, il est - aux côtés des préraphaélites Collier et Millais, de Sargent et d’une vingtaine d’autres peintres anglais ou américains -, l’un des fondateurs de la Royal Society of Portrait Painters. Sa participation à cette société dit bien son influence dans le milieu artistique britannique, mais aussi son engagement à faire du portrait un art à part entière, au-delà des simples commandes officielles.
Élu membre de la Royal Academy en 1897, il incarne une transition entre la tradition victorienne et les sensibilités plus modernes du début du XXᵉ siècle. En 1922, il renonce à la nationalité américaine pour être anobli.

dimanche 7 juin 2015

Alexander Grinberg
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés - avec une réserve pour le second - du photographe russe, et soviétique, Alexander Grinberg (1895-1979), formé aux techniques photographiques dès sa jeunesse à Moscou et largement considéré comme une figure majeure du courant pictorialiste russe.
Sa longue vie lui a valu de connaître la Révolution russe, deux guerres mondiales, et l'internement en 1936 dans un camp de travail stalinien lorsque, après avoir été éminemment respecté et admiré, l'art de la "vieille école" russe a été considéré comme dépravé et l'érotisme de ses clichés une expression de l'oisiveté bourgeoise.
A. Grinberg (c.1920)

Je n'ai pas de certitude concernant sa paternité du second cliché, juste une forte présomption car il semble bien s'inscrire dans l'esprit de ses deux séries de 1920, The Antique Theatre in Russian Estate, et surtout The Art of Movement. Un regard à la fois lyrique et délicat sur le monde, qui nous dit qu'en dépit des époques et des régimes la beauté demeure.

samedi 6 juin 2015

Peinture rupestre, Gorge de Naib
Une image et des mots. Cette belle peinture rupestre, ce nuage qui figure le monde de la pluie, se trouve dans la gorge de Naib, dans le massif du Brandberg, en Namibie.
Elle est reproduite dans un très beau livre de Renaud Ego qui m'a été offert il y a trois jours (merci Éric P.) : L'animal voyant, aux éditions Errance.
Pour l'accompagner, deux strophes d'un poème de Garcia Lorca, Lluvia.




La lluvia tiene un vago secreto de ternura,
algo de soñolencia resignada y amable,
una música humilde se despierta con ella
que hace vibrar el alma dormida del paisaje.
[.....]
íOh lluvia silenciosa, sin tormentas ni vientos,
lluvia mansa y serena de esquila y luz suave,
lluvia buena y pacífica que eres la verdadera,
la que llorosa y triste sobre las cosas caes!


***

La pluie a comme un vague secret de tendresse,
quelque chose d'une somnolence aimable et résignée,
discrète, avec elle une musique s'éveille
qui fait vibrer l'âme endormie du paysage.
[.....]
Sans orages ni vents, ô pluie silencieuse,
pluie paisible et sereine de sonnaille et de douce lumière,
pluie pacifique et bonne, la seule véritable,
qui triste et éplorée sur toute chose tombes!