samedi 28 février 2015

Gennady Blohin
Une image et des mots. La photo est du russe Gennady Blohin. Les mots sont de la poétesse tchèque Viola Fischerová (1935-2010)

"Commencer à vivre soi-même importe plus que de naître.
Il est possible de voir dans l'absence de foi
une attention égale à toute chose.
D'ailleurs j'ai mis une petite annonce :
vends maison où je ne veux plus vivre
."

À noter que ce dernier vers a été choisi par Bohumil Hrabal pour titre d'un beau recueil de récits publié en 1965.

dimanche 22 février 2015

E. Hartwig - Vieille ruelle (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe polonais Edward Hartwig (1909-2003), frère de l'éminente poétesse Julia Hartwig.
Né à Moscou, où son père tenait un studio photographique, il part s'installer avec sa famille à Lublin en 1918 lorsque la Pologne regagne son indépendance.
E.H. - Au point d'eau (1928)

D'abord inspiré par le travail de son compatriote Jan Bulhak, ses premières photographies donnent à voir des paysages nimbés de brume et de mystère, dans la lignée du pictorialiste Léonard Misonne (voir déc.2010).
Par la suite, l'enseignement de son professeur au Vienna Institute of Graphics, Rudolf Koppitz, l'a encouragé à explorer et à mettre en oeuvre de nouvelles techniques et de nouvelles pratiques ; l'association de la photo et des arts graphiques permettait à Hartwig de mieux exprimer son art au travers de diverses expériences en chambre obscure : surexpositions, doubles expositions, manipulations des optiques et de la lumière, recours à des miroirs... Son travail désormais allait combiner la photo réaliste avec le graphisme, et il se mit à produire des compositions presque abstraites qui, peut-être, feront l'objet d'une prochaine publication. Photographier, disait-il, c’est arrêter la fuite des choses, mais aussi leur donner un nouvel élan.

dimanche 15 février 2015

Graham Little - Black necklace (2014)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres postmodernes, traversées d’un romantisme discret, réalisées à la gouache et aux crayons de couleur par l’Écossais Graham Little (né en 1972), peintre de la beauté, de l’intimité et de la solitude, dans des compositions d’une minutie presque obsessionnelle.
Diplômé en beaux-arts du Duncan of Jordanstone College de Dundee et du Goldsmith College de Londres, il vit et travaille aujourd'hui à Londres, et a la réputation de passer des mois sur la réalisation de chacune de ses oeuvres.
G. Little - Sleeping (2014)

Inspirées par les magazines de mode des années 1970 et 1980 – Vogue, Harper’s Bazaar ou Burda Moden –, ses scènes mettent souvent en présence des figures féminines à l’air las ou lointain, absorbées dans des tâches quotidiennes ou perdues dans la rêverie. De ces images naissent des récits visuels où passé et présent se superposent subtilement, dans une atmosphère à la fois énigmatique et délicatement poétique.

samedi 14 février 2015

Speedy Graphito - Dédé le Démon
(1989)

Une image et des mots. "Les amoureux et Dédé le Démon" est une des premières créations du très talentueux artiste français Olivier Rizzo, aka Speedy Graphito (b.1961).
Pour aller avec je pense à la chanson "Tous les visages de l'amour" de Charles Aznavour.
Passée pratiquement inaperçue en France, cette chanson est devenue sous le titre "She" un standard chez nos amis britanniques, avec notamment une très belle version d'Elvis Costello.
Plutôt que le texte très passable de la version française, c'est d'ailleurs un extrait de l'adaptation anglaise, que l'on doit à Herbert Kretzmer, que je choisis pour accompagner cette image.

She may be the face I can't forget
The trace of pleasure or regret
May be my treasure or the price I have to pay
She may be the song that summer sings
May be the chill that autums brings
May be a hundred different things
Within the measure of a day.

dimanche 8 février 2015

dimanche 1 février 2015

A. Wahlberg - Partie de Stockholm (1892)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste suédois Alfred Wahlberg (1834-1906). Né à Stockholm, il étudie d'abord la musique à l'Académie Royale de Suède avant de se tourner vers la peinture. Après une première formation en Suède, il se rend à Düsseldorf en 1862, où il fréquente l'Académie des Beaux-Arts et se forme auprès de Hans Gude - qui fera l'objet d'une prochaine publication -, aux paysages d'atmosphère chers à l'école allemande.

Alfred Wahlberg
Repos de la jeune fille sur l'herbe (1878)
Il s'installe ensuite à Paris en 1866, où il expose au Salon et assimile l'influence de l'école de Barbizon et des débuts de l'impressionnisme, sans jamais rompre avec la rigueur plus structurée de son apprentissage allemand. Ses paysages crépusculaires, souvent baignés d'une lumière douce et argentée, témoignent de cette double influence.
Wahlberg reste un des grands représentants du paysage nordique au XIXe siècle, entre tradition romantique et modernité naissante
Le premier tableau, dont le sous-titre est "Clair de lune", révèle son goût, né sans doute de son éducation musicale, pour ces atmosphères empreintes d'un romantisme délicatement lyrique et propice à la rêverie.
Les rêveurs, disait Oscar Wilde, sont ces hommes qui ne trouvent leur chemin qu'au clair de lune et qui comme punition aperçoivent l'aurore avant le reste du monde.